Beaucoup connaissent Soilihi Keldi par sa notoriété publique, son élégance légendaire, son sens développé du commerce ou par son ouverture ...
Beaucoup connaissent Soilihi Keldi par sa notoriété publique, son élégance légendaire, son sens développé du commerce ou par son ouverture d'esprit et sa culture d'approche inter- Génération elle.
Afficher la suite...
Moi, je l'ai connu, aussi, en tant qu'Itswadaho, au sens noble du concept, très attaché à sa famille et en haute classe de ses responsabilités. À sa sœur, à ses enfants, à ses neveux et nièces, à ses épouses, il vouait un amour à la fois sensible et solide. Je l'ai vécu de près depuis mes premières années de Lycée lorsque mon amie Asmahane Youssouf m'a introduit dans sa famille d'où j'ai appris à connaître l'Undroni profondément authentique. Mbaba Mhamadi m'a facilement accepté en tant que neveu et m'a fait découvrir la ville et ses atouts.
Il m'a particulièrement manifesté sa générosité quand il y a eu le coup d'État du 13 mai 1978. La chasse aux révolutionnaires faisait preuve de "patriotisme". Je m'apprêtais à me rendre au quartier général des mercenaires quand j'ai vu le jeune Kader, accompagné de la gentille Lutufa, venir me chercher pour me mettre en sécurité chez eux. Ils ont tellement insisté que j'ai fini par les suivre. Comme Keldi avait une tradition de prendre la soupe de 17h chez sa sœur bien aimée, il m'invitait à partager avec lui son assiette avec un sourire magnifique. Pendant 4 jours, j'étais chouchouté par toute la famille à Dawedju mais, cette générosité contrastait avec l'euphorie de victoire sur la révolution étant entendu que les nouvelles autorités venaient se féliciter chez le noble Bafakih Dahalani marié avec la grande nièce de Keldi.
Le jeune Kader venait m'accompagner dans la chambre somptueuse qu'on m'avait prêtée et m'informait de la situation de terreur pour les révolutionnaires et de triomphe pour les autres. Keldi est venu me rassurer que je ne craignais rien dans cette maison même si elle est devenue le QG du nouveau pouvoir. Ayant compris que malgré l'hospitalité bienveillante qui m'était destinée, je n'étais pas du tout à l'aise il m'a dit: - Dini, il est vrai que, physiquement, tu es en sécurité mais tu ne l'es pas psychologiquement. Je vais te ramener à ton village auprès des tiens.
Il m'a conduit dans sa belle voiture, traversant les barrages où les fouilles à la recherche des révolutionnaires étaient minutieuses. À mon étonnement, on a laissé passer Monsieur Keldi qui m'a fait une tape amicale en souriant. À cette époque, la route qui menait à mon village au sud-est de Ngazidja n'était pas bitumée. J'ai réussi difficilement à le convaincre de me laisser prendre un chemin car je ne voulais pas qu'il abîme sa belle voiture.
Plus tard, une fois sorti de prison, je suis passé le voir à son magasin. Il m'a demandé où j'étais pendant ce temps. - À Vwadju, en prison. - Eha! Si je le savais, j'aurais empêché les tortures et les privations. - Tonton, ça ne m'a pas tué. Keldi était ainsi, il aimait aller au secours de gens, apporter la paix et réconcilier les cœurs. Repose en paix tonton, ta vie a été une réussite, un très bel exemple.
Par Dini NASSUR