Huit ans depuis qu’une comorienne croupit dans une prison à Maurice
Justice - Zainaba Abdourak, une comorienne âgée de 38 ans est condamnée à une peine de 22 ans d’emprisonnement ferme par les juridictions mauriciennes pour « complicité d’importation de 606,4 grammes d’héroïnes ». Elle est incarcérée depuis le 9 janvier 2009 à la prison de Beau-Bassin à l’île Maurice. L’Etat comorien a tenté d’obtenir son transfèrement pour purger le restant de sa peine à la prison de Moroni. Des manœuvres jusqu’ici infructueuses.
Les autorités comoriennes, plus particulièrement celles de l’ancien régime, ont fait des pieds et des mains pour obtenir des autorités mauriciennes le déferrement de cette ressortissante comorienne, en vain. Dans un courrier en date du 4 mai 2016, le ministre de la justice d’alors écrit à son homologue mauricienne pour lui implorer sa bienveillance et lui garantir de respecter la peine prononcée une fois la condamnée transférée aux Comores : « Je tiens à vous rassurer que les fait dont Madame Zainaba Abdourazak a été condamnée, constituent en droit comorien les infraction de détention et d’importation des produits qualifiés de stupéfiants prévus et réprimés par le code pénal comorien en son article 328 ».
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Dans ce courrier, Abbas Elhad (ministre de la justice d’alors, Ndlr) tient également à faire connaitre à son homologue mauricien que le déferrement de Madame Zainaba Abdourazak en union des Comores « pour purger le reste sa peine », est fondé par « des considérations humanitaires et pour favoriser l’insertion sociale de la condamnée ». Le ministre comorien rappelle qu’ « en effet, l’intéressée est mère de deux enfants respectivement nés le 18 mars 1998 et le 30 novembre 2000 et elle ne les a jamais revus depuis son incarcération à l’île Maurice ».
Pour cette raison, Abbas Elhad tient également à souligner que « l’absence prolongée de contact avec ses proches, notamment ses enfants et sa mère, est un élément pouvant avoir des effets psychologiques et somatiques néfastes sur elle et de nature à compromettre son insertion sociale ». Le ministre de la justice tente de jouer toutes les cartes pour obtenir de son homologue mauricien sa clémence : « En l’absence de convention judiciaire en matière pénale entre l’Union des Comores et l’île Maurice, cette demande d’entraide judiciaire est transmise sur la base des instruments internationaux dont les deux pays sont partie, notamment la convention des Nations Unies Contre la Criminalité Transnationale Organisée en son article 17 (ratifiée par Maurice le 21 avril 2003 et l’Union des Comores le 25 septembre 2003), la courtoisie internationale et de l’offre de la réciprocité ». Rappelons que le sort de notre compatriote préoccuperait également l’actuel président de la république au point que pendant son passage à Maurice en juillet dernier, il aurait abordé ce sujet auprès des autorités de l’île.
Toufé Maecha, La Gazette des Comores