VIH/SIDA à Madagascar : 600 nouveaux cas entre janvier et juin
En nette recrudescence. Le VIH/Sida a connu une forte augmentation ces dernières années, bien que le taux de prévalence reste sous la barre de 1%. Rien que durant le premier semestre de l’année, 600 nouveaux porteurs du virus ont été détectés.
La capitale enregistre la majorité des cas nouvellement détectés. Parmi lesquels figurent des sidéens, c’est-à dire, qui sont déjà au stade de la maladie. «La disposition en nombre suffisant de centres de dépistage pourrait expliquer cette situation qui devrait attirer la vigilance de tout un chacun», a souligné le Dr Miaro-Zo Andrianoelina, chef de projet du SE/CNLS, hier, en marge de la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre le Sida, à Ankorondrano. Cette cérémonie au niveau régional a été organisée par Orange Madagascar et ses partenaires. L’événement officiel y afférent s’est déroulé à Antsiranana sous le thème «Levons la main pour la prévention du VIH», sous l’égide du ministère de la Santé et du CNLS.
Bien qu’importants, les 600 nouveaux cas enregistrés en six mois ne reflètent pas encore la réalité dans la mesure où le taux de dépistage reste faible. «Selon les estimations, une nouvelle personne, toutes les quatre heures, est infectée dans la Grande île», a évoqué cette responsable. Seules 300.000 personnes sont dépistées chaque année. Mise à part l’exclusion sociale, qui prend encore de l’ampleur dans le pays, l’insuffisance de centres de dépistage du VIH constitue également un obstacle empêchant l’ensemble de la population de connaître son statut sérologique. Selon les informations, sur les 3.200 centres de santé à travers le pays, seuls 1.670 peuvent offrir ce service.
Madagascar à la traîne
La Grande île accuse d’énormes retards dans la lutte contre le VIH/Sida. Beaucoup de pays s’approchent du stade de maîtrise de l’épidémie, avec un taux de dépistage élevé et un fort taux de prise de médicaments Antirétroviraux (ARV). De ce fait, cette cause risque de ne plus faire partie des priorités des bailleurs dans quelques années puisque le VIH/Sida serait comme une maladie parmi tant d’autres que bon nombre de pays peuvent prendre en charge.
Le chemin pour arriver à un tel stade reste encore loin pour Madagascar où seulement 2.050 PVVIH sur les 48.000 sont sous ARV. Cela induit que 45.950 porteurs du virus sont éparpillés dans la société sans aucune protection.