Université des Comores: Une grève de 72H qui risque de se durcir
Le SNEUC, syndicat national des enseignants de l’Université des Comores, observe un arrêt de cours à partir du jeudi 15 au samedi 17 décembre. Une grève qui pourrait s’étendre sur plusieurs jours au regard des revendications exigées.
Règlement définitif du paiement de dette de la retraite des enseignants ; attribution d’un fond spécifique et suffisant pour la recherche ; attribution d’un fond pour compléter le manque à gagner suite à la baisse du droit d’inscription à l’UDC ; paiement régulier et à temps du salaire des enseignants de l’UDC comme tous les fonctionnaires de l’Etat. Ce sont les quatre revendications syndicales exigées par le SNEUC.
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Le manque à gagner du à la baisse des frais d’inscriptions par le ministère de l’éducation le 1er septembre dernier, constitue le point névralgique du problème. En effet, les recettes de l’Université ont dégringolé de 300 millions cette année, selon une source généralement bien informée. Pendant l’année 2015/2016, les fameuses recettes s’étaient élevées à 700 millions de nos francs contre 400 millions cette année. Avec ces 700 millions d’antan, l’UDC pouvait être tranquille en matière de dépenses au moins de « octobre à juillet », selon le vécu du secrétaire général du SNEUC, Hassane Youssouf.
« Cette année, les problèmes financiers se fassent sentir avant même le mois de janvier », regrette celui qui, au nom de ses collègues enseignants, menace de durcir le mouvement de grève à défaut d’un moyen émanant du gouvernement pour pallier ce manque à gagner de 42%, pendant les 72H. « La grève sera illimitée », prévient-il. A entendre le secrétaire du SNEUC, cette perte de 300 millions aura des répercussions sévères sur les examens prévus avoir lieu à partir du 9 janvier. Autre revendication, un fond suffisant pour la recherche. D’après le secrétaire général du syndicat, depuis maintenant 3 ans l’Université n’a pas perçu une goutte des 60 millions alloués à cet effet. Le syndicat réclame non seulement le retour de ce fond mais aussi et surtout une rallonge.
« 60 millions c’est largement insuffisant. Il nous faut au moins le double pour permettre aux enseignants de mener dans des meilleurs conditions leurs recherches », poursuit M.Hassane. Rappelons qu’un arrêté du ministre de l’éducation en date du 1erseptembre a revu à la baisse les frais d’inscription à l’UDC. 40 000Fc au lieu de 60 000Fc pour les étudiants de première et deuxième année dans les facultés. Et 50 000fc au lieu de 70 000 pour la troisième année. En master, la baisse a été portée de 80 000Fc à 60 000. Dans les instituts, les frais d’inscription en première et deuxième année sont portés de 70 mille à 45 mille, tandis qu’en troisième année c’était fixé à 55 mille au lieu de 75 mille.
Malheureusement, aucune mesure d’accompagnement pour une Université qui ne cesse de voir son effectif exploser : 9 947 inscrits pour l’année 2016/2017 contre 8 223 l’année dernière. Soit une augmentation de 17,33% dans une structure quasiment à l’abandon. Aussi rappelons-nous que l’année dernière le même syndicat avait mis ses menaces en exécution (lire La Gazette du 7 octobre 2015). Il a fallu que le gouvernement verse 66 millions sur les 314 millions d’arriérés de subvention pour que les enseignants fassent la rentrée, le 7 octobre après 18 jours de grève.
Toufé Maecha, La Gazette des Comores