Madagascar: arrestation d'un ancien ministre, membre du Mapar
L’un des dirigeants du Mapar, le parti de l'ancien président de transition Andry Rajoelina, a été arrêté ce samedi 10 décembre. L'ancien ministre et membre du bureau national du Mapar, Augustin Andriamananoro, a été interpellé lors de l'enterrement d'un membre de sa famille. Il est accusé d'être un des leaders des manifestations non autorisées contre une société minière chinoise qui avaient dégénéré en septembre. Il est actuellement en détention à la gendarmerie de Niarinarivo, à quelques dizaines de kilomètres de la capitale. Il doit être auditionné puis déféré au parquet. Son parti dénonce une arrestation illégale et aux motivations politiques.
Fin septembre, lors des manifestations, les autorités avaient déjà tenté d'arrêter Augustin Andriamananoro. D'après les forces de l'ordre, l'ancien ministre s'était alors enfui et avait disparu de la circulation. Selon son parti, il était simplement en France et ne se cachait pas.
Le général Florens Rakotomahan commande la circonscription de gendarmerie de la capitale. Pour lui, l'opposant a été arrêté dans les règles de l'art. « On a convoqué monsieur Augustin Andriamananoro, mais il n’est jamais arrivé au bureau de la gendarmerie. On a été informé de sa présence à Madagascar parce qu’on a utilisé un agent du renseignement. Donc, on a choisi le moment où l’enterrement était terminé et c’est sur la route qu’on a arrêté monsieur Augustin Andriamananoro. »
L'opposant est accusé d'être un leader des manifestations qui avaient dégénéré en affrontements entre forces de l'ordre et protestataires. Pierre Houlder, porte-parole de son parti, le Mapar, dénonce pourtant une interpellation abusive.
« Ils auraient pu convoquer monsieur Augustin à la gendarmerie. Mais pourquoi agir de cette manière ? Il était là, il ne se cachait pas. C’est incroyable, cette façon d’agir. Comme c’est un dirigeant du parti Mapar, tout ça c’est une question politique. »
Pour son camp, Augustin Andriamananoro était allé à la manifestation pour observer, puisqu'elle avait lieu dans sa région. Les autorités craignent-elles que l'affaire ne se transforme en scandale politique? « Il y a eu des infractions. Nous ne faisons qu'agir conformément à la loi », répond le général Rakotomahan. RFI