L'ancien régime rattrapé par la justice
La justice comorienne pourrait bien rattraper les anciens dirigeants politiques. Quelques mois après l'élection du président Azali, deux vice-présidents de l'ancien régime se retrouvent accusés dans une affaire de marchés publics octroyés illégalement pour plus de trente millions d'euros.
Deux anciens vice-présidents et l'entreprise Colas aux Comores sont accusés de violation de la loi sur les marchés publics fixant à 60 000 euros le montant maximal d'un marché avant d'être soumis à un appel d'offres. Les contrats avec Colas ont été signés en 2011 et 2012 pour un montant total de dix-huit milliards de francs comoriens soit trente-six millions d'euros.
C'est l'objet de la requête au tribunal administratif de Mahamoudou Ali Mohamed, directeur général de l'entreprise CBE. « Nous sommes trois sociétés dans ce pays. Donner dix-huit milliards à l’une des trois sociétés. S'il y avait eu appel d'offres, moi ou l'autre aurions eu un peu, ne serait-ce qu'un demi-milliard. Je sais ce que j'aurais pu gagner donc moi je réclame la marge que je n'ai pas eue en ayant été bafoué par les procédures », explique-t-il.
La violation de la loi sur les marchés publics par le vice-président Mohamed Ali Soilihi avait déjà été un argument de campagne contre lui à l'élection présidentielle.
Des allégations portées à l'époque par le candidat Fahmi Saïd Ibrahim, aujourd'hui ministre de la Justice. « Je ne renie pas ce que j'ai dit en période électorale. Il y a eu gabegie. Il y a eu détournements. En revanche, étant ministre de la Justice aujourd'hui, je me dois de protéger l'institution judiciaire et toutes les parties. Et il appartient à eux de soumettre leurs prétentions auprès du juge et au tribunal de trancher. Il ne me revient pas à moi de me substituer à l'une ou l'autre pour accompagner cette procédure », justifie-t-il. Par RFI
De G à D: Nourdine et Mamadou |
Des allégations portées à l'époque par le candidat Fahmi Saïd Ibrahim, aujourd'hui ministre de la Justice. « Je ne renie pas ce que j'ai dit en période électorale. Il y a eu gabegie. Il y a eu détournements. En revanche, étant ministre de la Justice aujourd'hui, je me dois de protéger l'institution judiciaire et toutes les parties. Et il appartient à eux de soumettre leurs prétentions auprès du juge et au tribunal de trancher. Il ne me revient pas à moi de me substituer à l'une ou l'autre pour accompagner cette procédure », justifie-t-il. Par RFI