Usurpation d’identité et fraude à l’état civil : à quoi jouent les députés ?
Les faits sont là. Graves. Très graves. Et personne ne s’offusque du coté de l’Assemblée de l’Union. Comme si de rien n’était. Rien vu. Rien entendu. Une veritable omerta.
Pourtant, M. Ahmada Issoufi a déposé une requête à la Cour Constitutionnelle et demande la déchéance d’un député, représentant de l’île autonome d’Anjouan, pour avoir falsifié son état civil et usurpé l’identité de son demi-frère afin d’être éligible aux élections des conseillers des îles.
N’ayant pas 25 ans au moment du scrutin, l’âge minimum requis par le code électoral pour être éligible, M. Herdine Soula, c’est son veritable nom, natif de Adda-daoueni et qui avait 22 ans au moment des faits, a pu établir une carte d’identité au nom de Nourdine Soula, son demi-frère qui avait 26 ans, en modifiant la sienne, établie lors de son passage à l’examen du baccalauréat, pour pouvoir se porter candidat.
C’est après avoir falsifié son état civil qu’il a pu être candidat, élu conseiller et désigné député de l’île d’Anjouan à l’Assemblée nationale. Sans la commission de cette série de violations des codes pénal et électoral, M. Soula ne serait pas député aujourd’hui.
A quoi jouent les députés ? Sont-ils conscients de la gravité des faits ? Réalisent-ils le discrédit que cela porte à l’institution parlementaire ? Croient-ils prêcher la transparence et la moralisation de la vie publique en oubliant de balayer devant leur propre maison ? Peuvent-ils se solidariser avec l’auteur de tels faits et croire que le comorien lambda va respecter les textes qu’ils vont voter ?
Des mesures conservatoires s’imposent. Immédiatement. Comme l’interdiction de ce député de participer aux travaux parlementaires en attendant la décision de la cour constitutionnelle. Sinon personne ne croira en cette institution. Il y va de sa crédibilité, de sa dignité et de son honneur. Il y va également de la crédibilité, de la dignité et de l’honneur de notre pays.
Abdou elwahab Moussa