Un scandale social: Pas de prestations maladies de longue durée
Imaginer une personne atteinte par une maladie de longue durée ou une grossesse qui oblige la future mère à garder le lit des mois durant, salariées, ces personnes n'ont pratiquement droit à rien. Les textes ne couvrent que les accidents du travail et les maladies professionnelles. En 2014, une loi permet à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale des Comores (CNPSC) de couvrir les derniers trois mois d'une grossesse (un mois avant l'accouchement et deux mois après) et d'indemniser une salariée cloîtrée au décès de son mari.
La Direction du Travail semble considérer que les grossesses à risques et les maladies de longue durée devraient être prises en charge par le seul employeur. Une aberration qui plombera les entreprises et qui ne pourra pas être assurée par les micros et petites entreprises.
La Confédération des Travailleurs Comoriens, le syndicat national ne semble pas avoir d'idée précise sur la question. Elle n'a même pas encore avancée une revendication précise sur les prestations sociales et familiales dont devraient bénéficier le travailleur comorien. Ce sujet n'intéresse pas non plus les partis politiques. Le gouvernement botte en touche avec des promesses sans lendemains. Le patronat, mal informé et peu enclin à payer des prestations sociales, évite la question. La plupart des patrons comoriens ne sont pas affiliés à la CNPSC ni à la Caisse de Retraite.
Il faudrait au moins en parler, susciter une conscience de l'urgence d'une issue. Frappé par la maladie de longue durée, le travailleur comorien subit une double peine : la perte de son travail et/ou la privation de son maigre salaire.
Par Idriss Mohamed Chanfi