Madagascar, visa étudiant : cette « mascarade »
On a tant écrit sur la situation des étudiants comoriens à Madagascar qu’on ne saurait aujourd’hui aborder la question sans sombrer quelque peu dans la caricature, tant la question semble passée de mode. Je ne vais pas m’attarder sur de longs calculs oiseux. D’autres s’y sont déjà prêtés. D’autant que je n’ai pas la fibre mathématique : 300, 350, voire 400 euros. C’est assez aléatoire. Cela dépend surtout de notre bonne étoile, ou encore de quel pied on s’est levé. Évitez le pied gauche, on raconte qu’il porte malheur.
Dans tous les cas, nos deux jambes, on les utilise pour danser, danser la « mascarade ». La mascarade ? C’est la danse du cours (factice !) à 4234,80 ariary, à la virgule près. La BOA, la BNI, aucune banque d’envergure n’affiche une telle « aberration ». « Le cours ici est mauvais ! », s’est indigné le vazaha. Il n’avait pas tort. Et ce cours est valable à savoir sur quelle base jusqu’au mois de décembre. Le mois prochain donc.
Allez savoir ce qui nous attend à partir de janvier 2017. Je ne voudrais pas jouer aux oiseaux de mauvais augure, mais le pire est à envisager. Prions, ça au moins, on sait le faire. Pour finir, j’ai ouï dire que son Excellence Monsieur le Président de l’Union sera de la partie cette semaine pour le sommet de la francophonie et qu’on allait, événement oblige, danser ensemble la « mascarade », je veux dire le twarab. Dites-lui, si au hasard vous le croisez, que cela fait cinq ans que je danse et que j’ai les jambes en compote.
(Un étudiant perdu dans les bas-fonds de Tana, qui dit ce qu’il pense, et ce qu’il pense n’engage que lui, et lui seul).