La face cachée de la réinstauration de la PNAC
Je ne connais pas personnellement le député Tocha Djohar mais ses déclarations sur ALWATWAN
(n°3043 du jeudi 3 novembre 2016) sont loin d’être vraies et convaincantes ; elles m’ont irrités : La ‘’réincarnation de la PNAC’’, c’est de l’arnaque. Nous allons le montrer.
En effet, nous étions nombreux à travailler à la PNAC. Nous étions nombreux à être licencié mais aucun de nos députés n’a bougé le pouce. A l’époque, nous avons même saisi le parlement et le président de l’assemblée. Celui-ci a fait la sourde oreille. Pourquoi ce revirement aujourd’hui? Après l’investiture de son excellence le Président Colonel Imam AZALI, tous les directeurs généreux du pays sont expulsés de leurs postes (même si le bilan est positif), excepté le DG de la CAMUC dont les textes ne permettent pas un renvoi systématique après un changement de régime (Chose possible au temps de la PNAC).
Aujourd’hui le député Tocha Djohar dit avoir écouté la population pour envisager la réinstauration de la PNAC. Mais y a-t-il eu une enquête sur la population, un sondage, une étude quelconque? Le député a-t-il consulté les salariés de la CAMUC, les anciens employés de la PNAC ? Quelle partie de la population a-t-il écouté ?
Depuis sa création, la CAMUC ne connait pas de rupture de stock, pas assez pour le montrer du doigt. La Chlorhexidine, la Bétadine sont toujours disponibles. Et si ces produits venaient de manquer pendant un moment, il est normal que le citoyen se tourne vers les pharmacies privées. Il est important de noter qu’aucune pharmacie privée ne fait de vente en gros.
A l’inverse des dires du député, la CAMUC a hérité lourdement de la PNAC, un central qui, a encouragé le marché parallèle et la vente illicite des médicaments à cause de ses ruptures de stocks. Sa réincarnation ou sa réinstauration s’est déjà faite. La Centrale est dénommé CAMUC. Je suis moi-même Client à la CAMUC et je ne me plains pas des prix et je ne connais personne qui s’en plaint.
Dans ce pays, les licenciements, il y en a toujours eu. J’en suis moi-même victime. S’il faut diminuer le chômage, il appartient à l’état de créer des emplois, de faciliter l’installation des jeunes entrepreneurs et envoyer à la retraite ceux qui le méritent.
Qu’il ait eu corruption, délit de faux et usage de faux (à prouver), que les gestionnaires aient tous étudiés au Guinée, tout ceci ne constitue pas un argument pour une modification de la dénomination. Car en fait, la CAMUC ce sont les bailleurs de fonds, le personnel, les produits pharmaceutiques, les biens immobiliers, les fournisseurs (…). Cette réinstauration de la PNAC que va-t-elle apporter de nouveau, autre que le changement de la dénomination? Le député a même hésité quant à l’abaissement des prix !!!
Pour finir, sachez que la PNAC n’a jamais eu d’unité de production digne de ce nom. Les quelques produits reconditionnés par la PNAC se comptent au bout des doigts. La réinstauration de la PNAC, je le répète, c’est une arnaque et comme on dit quand on ne veut pas de son chien on dit qu’il a la rage. C’est ce que chante le député Tocha Djohar. Mais nous comoriens, n’allons pas danser avec ; nous connaissons la musique.
Cheikh Ali