La crainte de quitter un monopole public pour un monopole privé
L'indice "Doing Business" sera sévèrement affectée si notre pays devait révoquer unilatéralement la licence de l'opérateur de télécommunications malgache Telma. En plus d'être un pays avec un système judiciaire foncièrement corrompu, nous allons perdre toute crédibilité aux yeux des investisseurs étrangers qui cherchent avant tout la stabilité et la continuité de l'État.
Aussi, nous en conviendrons aisément que c'est tout bénef pour le consommateur des NTIC de connaître enfin la concurrence après avoir été déplumé des années durant par Comores Telecom.
Toutefois, il est clair qu'en l'état, CT ne peut pas faire face à la concurrence. Si comme l'avait prédit mon grand-frère Ali Moindjié*, nous n'allons pas pleurer pour eux, nous risquons tout de même de nous retrouver avec un monopole privé. Et là ça craint. Ça craint parce que Telma est là pour faire le maximum de bénéfices. Elle compterait aujourd'hui autour de 200 employés contre 2300 pour CT.
Cette "associée" de FREE va dans un premier temps faire chuter ses tarifs pour assommer l'opérateur historique. Mais quand elle se retrouvera seule qui l'empêchera de faire du Comores Telecom? Said Mchangama** ?
Il ne s'agit même pas de patriotisme comme l'a dit Faïza***, mais si le contrat d'interconnexion entre les deux sociétés a été biaisé pour favoriser Telma, il doit être renégocié. Et si corruption, il y a eu, les auteurs devront répondre devant la justice. Il en va de l'intérêt du pays.
Par Toyb Ahmed
*Président de la Fédération Comorienne des Consommateurs FCC
**Conseiller au CNPA, à Conseil National de la Presse et de l'Audiovisuel
***Journaliste à Alwatwan
Par Toyb Ahmed
*Président de la Fédération Comorienne des Consommateurs FCC
**Conseiller au CNPA, à Conseil National de la Presse et de l'Audiovisuel
***Journaliste à Alwatwan