Faits divers: Un employé de la police a tenté de violer sa « sœur »
Un employé d’une brigade de police nationale a tenté de violer une fille dans un champ. Le pervers est libre comme l’air après un mandat de dépôt prononcé contre lui une semaine après les faits, soit le jeudi 27 octobre.
On est le jeudi 20 octobre à Nioumadzaha Bambao. L’après-midi, une demoiselle de 20 ans est partie ramasser des fagots au champ. Accompagnée de Toihir (un nom d’emprunt) qui est un employé du commissariat de police d’arrondissement mais aussi, en quelque sorte, le frère de la demoiselle car il passe depuis des années son temps au sein de sa famille où il mange régulièrement, participe aux affaires familiales. Au moment où il devait aider « sa sœur » à porter le tas de fagots de bois, Toihir a brusquement changé les idées.
« Il m’a bâillonné à l’aide d’une main, m’a agrippé le corps avec l’autre, m’a trainé sur le sol », raconte la victime de 20 ans. Avant qu’elle soit jetée sur le sol, elle a tenté en vain de se défaire des mains pantagruéliques de Toihir. Par contre, elle réussira à l’attaquer par le cou, à l’aide de ses dents quand sa bouche aura été libérée. C’est là que le géant Toihir la trainera par le sol où il n’aboutira heureusement pas à ses desseins.
« J’ai réussi à m’échapper en courant jusqu’à l’établissement scolaire (situé à quelques mètres, Ndlr) », poursuit, larmes aux yeux la fille qui verra son corps s’endolorir le surlendemain, soit samedi 22 octobre. Ce jour là l’affaire est envoyée au commissariat de police de la même localité. C’est dans cette institution que Toihir travaille (ou est exploité ?). Au moment où Toihir et sa victime sont entendus par un policier, la demoiselle a refusé tout arrangement malgré les insistances dudit policier, selon elle. « Il répétait sans cesse : vous vous êtes réconciliés. Vous vous êtes réconciliés. Mais je refusais en bloc. Je réitérais qu’il n’y aura pas d’arrangement avant qu’il ne soit jugé de ses actes ».
Le commissaire Assafidine Ali, lui, nous dira que le policier en charge du dossier lui a fait comprendre qu’il y a eu bien un arrangement. Un arrangement !! Est-ce le rôle de la police, tuer dans l’œuf des affaires aussi graves ? A cette question-là, le commissaire n’a pipé mot.
Samedi 22, la famille se présente au commissariat d’arrondissement pour exiger que justice soit faite. «Je leur ai demandé de revenir lundi », poursuit Assaf. Le commissaire partira ce lundi au commissariat central de Moroni…avec Toihir, son employé. « Le frère de la victime est venu pour être entendu à sa place. Je leur ai présenté au service judiciaire ». Puis, basta.
« Faux, rétorque la victime. Mon frère n’a jamais été entendu à ma place. On nous a entendu le lendemain (mardi) et j’y étais personnellement », continue à nous éclairer, la demoiselle.
A l’issu d’une audience qui aura lieu jeudi 27, Toihir sera placé en mandat de dépôt. Mais à la grande stupéfaction, le prétentieux employé qui s’autoproclamera « général Salim » par défi à la famille de la victime, sera relâché le lendemain vendredi « pour des raisons sanitaires », selon les élucubrations d’Assaf selon qui l’ordre serait venu du procureur.
Mais quel procureur ? Balbutiements. « Je n’en ai pas trop d’informations ». Dans cette affaire, des zones qui intriguent la victime. La policière du commissariat central aux mains de laquelle le dossier était tombé est issue de la même localité que le commissaire Assaf. Et l’avocat de Toihir également. Connivence de proximité ou simple coïncidence ? C’est en tout cas ce que se demande la demoiselle. Mais passons. Revenons sur Toihir. Il fait quoi au commissariat avec l’uniforme ? Le commissaire Assaf qui assure qu’il a un rôle refuse de nous en dire plus sur le supposé employé de son commissariat de police.
Toufé Maecha, La Gazette des Comores
Toufé Maecha, La Gazette des Comores