Escale aux Comores avec Twabrane de Matrack Records « On a un potentiel énorme » – EXCLU
Twabrane se prête au jeu du guide touristique sur Be You et nous emmène au cœur de l’Océan Indien. Une culture riche et variée, des paysages authentiques, bienvenue aux Comores.
Un certain mercredi Twabrane a été notre talent de la semaine, le jeune artiste nous a fait découvrir son morceau Rike Ndro, un hymne à l’amour universel. En attendant de retrouver Twabrane sur scène le 10 novembre au Rest’Ô Jazz à Toulouse pour la soirée A tribute to et le 12 novembre à Rilleux-la-pape pour un gala de charité, il nous fait découvrir ses îles. On a souvent tendance à les oublier sur les cartes géographiques, mais les Comores foisonnent de paysages qui constatent entre les volcans, les plages et la verdure. Petit archipel qui baigne au cœur de l’Océan Indien, les Comores sont connues sous l’appellation des îles de la lune, nom donné par les arabes. Les îles sont un lieu de métissage incontournable, qui se traduit par un éclectisme culturel. Aujourd’hui Twabrane nous en dit plus sur ses îles et nous prouve que les Comores regorgent de trésors naturels qui font la beauté de l’archipel.
Après la sortie de mon EP, j’aimerai faire quelques dates aux Comores.
Be You : Tu as grandi aux Comores, quel souvenir gardes-tu de ton enfance ?
J’ai eu une enfance très heureuse, j’étais bien entouré et j’ai reçu un modèle d’éducation. Aux Comores on grandit avec toute sa famille autour de soi. On vit tous ensemble, avec les cousins, les cousines, les oncles et les tantes… On m’a beaucoup protégé. Vivre en communauté m’a appris beaucoup de valeurs comme l’esprit de solidarité, l’amour et la famille. Je retiens beaucoup beaucoup d’amour. Un souvenir qui me revient souvent est le temps passé avec les gens à rire, à profiter de la vie simplement.
Be You : L'Union des Comores et Mayotte connaissent une tension depuis de nombreuses années déjà, quel est ton point de vue là-dessus ?
Quand Rike Ndro est sorti on était en pleine crise à Mayotte. Ce morceau était un cri du cœur. Je suis né aux Comores et j’ai grandi là-bas. On a connu une crise de séparatisme, des coups d’état, pas mal de tragédies. Je ne vois pas où est le problème à dire qu’on est une famille. Au-delà des statuts, les Mahorais sont nos frères. À Anjouan, en Grande-Comore, à Mohéli ou à Mayotte on est tous frangins, j’ai été élevé comme ça. Je pense qu’on ne se connaît pas assez les uns les autres. On doit rester solidaires.
Be You : La diaspora comorienne retourne régulièrement aux Comores pour contribuer au développement des îles, tu fais partie de ces personnes là ?
Je ne l’ai pas encore fait mais j’encourage cette démarche. En venant en France, j’étais dans cette optique là. Les Comores ont une valeur importante à mes yeux. Quand l’opportunité se présente je n’hésite pas. J’admire les gens qui font ça.
Le milieu naturel regorge de belles choses que nous, Comoriens, ne connaissons peut-être pas
Chindini
Be You : La jeunesse comorienne est de plus en plus impliquée dans le développement des îles, si tu devais proposer un projet avec les jeunes lequel serait-il ?
Mon équipe (Matrack Records) et moi avons un projet c’est de monter de vraies infrastructures avec de gros moyens pour bosser avec les artistes. Les artistes aux Comores ont donné de l’envergure à la musique comorienne ils n’ont eu besoin de personne pour faire un autant évoluer le paysage musical et la qualité de cette musique. On a beaucoup d’artistes très productifs. Ils font des clips, ils ont également des studios et sont déterminés. Mais j’aimerais contribuer à aller encore plus loin. Je ne peux pas encore donner de détails sur le projet mais il est très ambitieux et nous sommes déterminés. Ça prend du temps mais c’est possible. Les artistes comoriens ont beaucoup de talent, je crois en eux, ils font des choses énormes. Et grâce aux générations précédentes et actuelles de jeunes talents se dévoilent aux quatre coins de l’archipel. Ma génération a rêvé de ça et on a la chance de pouvoir y assister.
Be You : Si tu devais nous emmener en balade aux Comores, où irions-nous ?
On irait en balade où je n’ai jamais été, à Mohéli. C’est une île qui a conservé tout son côté naturel. L’île en elle-même est un parc naturel, je n’ai eu que des retours positifs. Ensuite, on irait en Grande-Comore à Mitsamiouli, pour une baignade au Trou du Prophète, au-delà de la plage au sable blanc, cet endroit a beaucoup de charme. Et enfin, je vous inviterais à découvrir les médinas fortement présentes dans tout l’archipel. Elles font partie de notre histoire et marquent le paysage comorien par leur beauté.
Le trou du prophète
Be You : Aux Comores on connaît le lesso, les paysages uniques, le métissage culturel, qu’avons-nous oublié de citer ?
On ne parle pas souvent de notre faune et de notre flore. Je pense notamment au coelacanthe, un poisson vieux de millions d’années. On a un potentiel énorme, des espèces à protéger. Le milieu naturel regorge de belles choses que nous, Comoriens, ne connaissons peut-être pas.
Be You : Côté musique comorienne, Rohff a réalisé un duo avec Chamsia Sagaf, toi quel artiste local choisirais-tu ?
J’aurai aimé faire un duo musical avec Salim Ali Amir. Il écrit, compose, sait aborder n’importe quel thème tout en donnant une dimension particulière à la chanson. Il est capable de tout faire avec la même inspiration et la même magie. C’est un artiste très riche textuellement et musicalement.
Be You : Et si tu devais décrire les Comores en un seul mot ?
Parfums. Ce mot reprend à la perfection les odeurs qui émanent de nos îles, les fleurs, les épices, etc. et c’est ce qui compose aussi notre mélange culturel.
Be You - Par Houdah
Be You - Par Houdah