Pourquoi tant de tergiversations?
La question de l'ouverture à la concurrence a été précédée d'un autre débat, celui de la privatisation de Comores Telecom. Un projet de loi allant dans ce sens a été retoqué par le parlement national car il ne contenait aucun élément assurant la garantie d'emploi pour les milliers d’agents qui ont construit la société nationale.
L’Assemblée Nationale renvoie la copie pour prise en comptes des éléments manquants, lesquels ont concerné la question du maintien de l’emploi en faveur des agents. Le Gouvernement de l’époque, par la parole du Ministère des Finances chargé des privatisations, avait menacé de créer une autre société pour contourner l'obstacle. Cette menace a été mise en exécution plus tard avec la création de Comores Câbles.
La nouvelle société est chargée de gérer les segments extérieurs de nos réseaux de télécommunication particulièrement les équipements de fibre optique , nous reliant avec les autoroutes du câble sous-marin.
Souvenons-nous du contrat controversé signé par le Gouvernement d’Ahmed Abdallah Sambi et qui avait confié les télécommunications internationales qui engrangent de juteux quote-part à une société privée qui s’est retrouvée sans domiciliation.
L’Autorité politique nationale a été contrainte d’abandonner le projet.
Pour financer justement ces nouveaux équipements, Comores Telecom a eu recours à un prêt de 13 mds kmf accordé par Exim Bank Chine , lequel reste toujours sur ses épaules ;
Dans la foulée Telma entre en négociations à la suite d’un appel d’offres international qu’il remporte haut la main.
Au moment de démarrer la mise en place, les agents de Comores Telecom ont développé des actions sociales pour exiger des négociations franches et équitables surtout en ce qui concerne l’utilisation des équipements d’interconnexion et ils ont eu le refus et des dirigeants de l’opérateur stratégique et du Gouvernement comorien.
L’arrivée du nouveau pouvoir relance le débat sur l’utilisation des équipements de Comores télécom y compris ceux ayant fait l’objet du prêt mentionné plus haut sans une seule fois remettre en cause le processus en cours.; la nouvelle direction de Comores Telecom saisit la balle au bond et exige de nouvelles négociations sur l’utilisation de l’ensemble des équipements et tous les acteurs et alliés se trouvent pris au dépourvu, ayant considéré que le débat fut déjà clos et qu’il faille aller de l’avant.
Les éléments que nous venons d’évoquer plus haut constituent en réalité le nœud du problème, les autres questions étant de simples corollaires.
Comores Telecom peut-elle continuer à payer des échéances pour régler une dette dont l’objet n’est pas sous son contrôle ? Comores Telecom peut-elle ouvrir son réseau à la succursale de Telma alors que le point de négociations avec tous les acteurs institutionnels n’est pas encore atteint ?
Telles sont en substance les questions en filigrane que d’aucuns veulent mélanger avec le sujet de la concurrence qui , lui, concerne plutôt les tarifs et la qualité de service.
En tout état de cause, toutes ces questions ne devraient pas remettre en cause ni la volonté d’ouvrir à la concurrence ni la disponibilité de partager dans des conditions d’équité les équipements d’interconnexion.