AZALI à la recherche d’un nouvel style de gouvernance avec une opposition en capilotade et en panne des propositions crédibles
Depuis six mois et quelques jours , qu’il est aux commandes de l’ Union des Comores AZALI et son gouvernement sont à la recherche d’un nouvel style de gouvernance pour imprimer une nouvelle marque de son retour aux affaires. Les premières mesures gouvernementales ont été bien accueillies dans les milieux populaires, mais critiquées par l’ élite politique de l’opposition qui tacle le pouvoir en place d’un manque de lisibilité et de cap comme si la majorité présidentielle sortante avait une ligne politique de développement claire pour le pays et qu’en six mois de gouvernance de la nouvelle majorité le pays est à l’ arrêt. Nous tenons à rappeler pour mémoire que la stabilité politique et institutionnelle de la tournante tant appréciée avec la classe politique de l’archipel a son talon d’ACHILLE sur le volet économique.
Les Comores sont championnes depuis belle lurette d’ un déficit budgétaire abyssal chronique , avec une masse salariale en dent de scie que tous les gouvernements successifs par manque de volonté politique ne parviennent pas à une réduction drastique de ce déficit , ni en équilibre budgétaire. La tournante est perçue par la classe politique comorienne comme une aubaine pour le partage du gâteau chinois des recettes fiscales et douanières dont le pays dispose , mais aussi les aides financières accordées par les partenaires des Comores notamment les monarchies pétrolières du golfe pour les cadres de chaque ile qui échoit la tournante .
Le redressement de ce pays ne peut pas se faire sans une autre culture de gouvernance qui doit s’articuler sur trois piliers à savoir : la rigueur budgétaire c’est-à dire tout recrutement doit être budgétisé au préalable ,des secteurs prioritaires pour les investissements à venir avec une culture du résultat, et enfin une justice impitoyable pour ceux qui tenteraient de détourner des fonds publics ou privés. Par ailleurs l’opposition est groggy, suite au choc de la Berezina qu’elle venait de subir de l’élection présidentielle , M. Baraka Said Soilihi et DJAE Hamada sont plongés dans des tiraillements et des chicaneries pour leur petit parti pour une question de leadership, pour l’UPDC , RADHI et RIDJA ,c’est la confusion , totale entre Mamadou , MSAIDIE et EL ARIF qui veulent continuer à jouer une opposition de salon et ABDOU SOEF qui s’est rabiboché avec AZALI pour sa petite politique du ventre qui lui réussit bien.
Pour instaurer un nouveau style de gouvernance, il faut une majorité parlementaire qui vote les lois à l’unanimité , une administration efficace qui applique correctement les textes législatifs ; or la CRC n’est pas majoritaire au parlement , il faut constituer une majorité hétérogène des députés pour soutenir l’action gouvernementale. En plus AZALI est entouré des politiques et des techniciens qui sont pressés d’en découdre avec les cadres de l’ancienne majorité sortante et commettent beaucoup de couacs en ne respectant pas le texte à titre d’exemple la mise à l’écart de l’ancien président de la cour suprême avant la fin de son mandat qui s’achève en avril 2017 .
Le bal des nominations dans les postes de directions est perçu comme la chasse aux sorcières ou des règlements de compte. Les suspensions des contractuels non budgétisés de la fonction publique et le renvoi par la nouvelle direction des douanes des quarante agents de la douane de Moroni embauchés en contrats déterminés dans le passé ont suscité un climat de panique au sein des services administratifs. Enfin l’alliance d’AZALI avec SAMBI risque d’être de courte durée, car AZALI a besoin de l’argent frais pour relancer ses projets et l’ARABIE SAOUDITE est prête à honorer les engagements signés avec l’ancienne majorité à condition que les nouvelles autorités mettent un terme officiellement leurs relations avec l’IRAN et la fermeture des polycliniques iraniennes à Anjouan et à Moroni est le premier geste d’allégeance d’AZALI envers les autorités saoudiennes, mais qui risquent de refroidir à terme l’alliance de SAMBI avec _AZALI .Nous pensons que ces petits cailloux qui sont dans les chaussures d’AZALI risquent d’assombrir l’horizon d’un nouvel style de gouvernance.
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY