Des informations sur l’existence d’un réseau de trafics d’enfants se précisent actuellement à Antsiranana. Les victimes sont convoyées clan...
Des informations sur l’existence d’un réseau de trafics d’enfants se précisent actuellement à Antsiranana. Les victimes sont convoyées clandestinement vers des complices à l’île Mayotte, selon nos sources.
Le cas des deux enfants, frères et sœurs âgés respectivement de 8 et 5 ans, a mis à nu le système. Vivant avec leur père dans le quartier d’Ambalavola, les enfants ont été emmenés par leur oncle maternel pour passer les vacances chez leur grand-mère à Ambilobe, le 23 juillet dernier. N’ayant pas réussi à les joindre au téléphone quelques jours après leur départ, leur père a été rassuré par son beau-frère qui lui a annoncé qu’ils ont rendu visite à des proches à la campagne.
Portés disparus
Pourtant, à la veille de la rentrée scolaire prévue pour le retour de ces enfants, leur grand-mère s’est fait accompagner, le 4 septembre, par des individus pour annoncer au père la disparition de ses enfants. Celui-ci a saisi la Police des mœurs et de la protection des mineurs (PMPM), le lendemain et l’affaire s’est ébruitée.
De là, des renseignements ont filtré sur l’embarquement de ces enfants avec 12 autres, portés également disparus, sur un bateau à Ambavan’i Sambirano pour les envoyer clandestinement vers Mayotte depuis le 31 juillet. Le père des disparus a aussi été informé que ses enfants n’ont jamais été à Ambilobe mais séquestrés dans le quartier de Lazaret nord avant leur embarquement. La mère de ces enfants vit à Mayotte mais n’a jamais été informée de leur arrivée sur l’île, selon la famille.
Un système bien rodé.
Certaines sources révèlent actuellement l’existence de prospecteurs et de receleurs d’enfants provenant de Madagascar à Mayotte et d’un bateau chargé de leur transfert en faisant la navette entre les deux îles. Des passeurs incitent des parents depuis un certain temps à Antsiranana à envoyer clandestinement leurs enfants à des familles vivant à Mayotte mais ceux qu’ils ont convoyés ne sont jamais arrivés à bon port, selon les victimes dont la plupart ont déjà déposé des plaintes. Des témoins connaissent les noms des skippers du bateau utilisé par les trafiquants et celui de la femme chargée de les récupérer à leur arrivée à Mayotte.
La Police judiciaire locale mène d’intenses investigations sur cette affaire à ramification internationale actuellement pour démasquer le réseau.
Manou
Par Les Nouvelles du 14/10/2016