Madagascar vit au rythme des coupures de courant depuis une semaine. Les Malgaches sont exaspérés ou résignés. Selon un de ses cadres, la J...
Madagascar vit au rythme des coupures de courant depuis une semaine. Les Malgaches sont exaspérés ou résignés. Selon un de ses cadres, la Jirama, la compagnie d'eau et d'électricité, ne peut plus payer ses fournisseurs en carburant. Une explication qui revient depuis plusieurs années, depuis que la majorité des centrales appartiennent à des prestataires privés.
Après plus d'un mois de répit, le délestage a fait son grand retour à Madagascar. A Ambatondrazaka, cette gérante d'hôtel a subi plusieurs heures de coupures par jour depuis une semaine : « On paye déjà assez cher l'électricité ici. On paye l'équivalent de 150 euros par mois. Comme j'ai un générateur de courant, un groupe électrogène, je mets ça en place, mais un litre d'essence ça coûte un euro et on consomme à peu près cinq litres d'essence pour trois heures ».
A Ambatondrazaka, l'électricité est revenue ce week-end, mais dimanche encore, la capitale a été privée de courant plusieurs fois dans la journée. Livo, habitant du quartier d'Ampefiloha, ne décolère pas : « Vous savez c'est très embêtant ces coupures ! A Ampefiloha, c'est presque tous les jours. Quelques fois la nuit, quelques fois l'après-midi, quelques fois le matin. Si j'avais de l'argent, j'achèterais un grand panneau solaire et je n'aurais plus jamais besoin de la Jirama ».
Pour un cadre de la Jirama ayant requis l'anonymat, 70% des centrales thermiques appartiennent à des prestataires privés et selon un rapport des syndicats datant de 2015, la Jirama achète 657 ariarys le kilowater à l'entreprise privée pour le revendre 303 ariarys au consommateur. En plus de revendre à perte, la Jirama doit également payer l'achat du fioul nécessaire à l'exploitation de la centrale privée à qui elle achète l'électricité. La compagnie limiterait donc l'achat de fioul pour continuer à verser le salaire de ses employés. Par RFI