Quand on parle de démocratie en Afrique, on fait souvent allusion aux transitions politiques qui n’aboutissent pas toujours au développemen...
Quand on parle de démocratie en Afrique, on fait souvent allusion aux transitions politiques qui n’aboutissent pas toujours au développement économique attendu par les Etats. Dans ces pays, les régimes se succèdent et se ressemblent du fait d’un manque de politique de développement. J’entends par là, une politique qui définie clairement les objectifs à attendre dans les 20 ou 30 prochaines années. Certes, les mandats présidentiels sont limités dans un temps relativement court par rapport à l’ampleur des projets à mettre en œuvre, mais cela ne devrait pas constituer un frein puisque nul ne peut prétendre développer un pays dans 5 ou même 10 ans.
En effet, chaque gouvernement a le devoir de faire ce qu’il peut en fonction du temps et des moyens disponibles. Quand on prend l’exemple des Comores, on constate qu’après chaque élection présidentielle, le pays a pour habitude de repartir à zéro à cause d’énormes dégâts financiers et sociaux causés par les gouvernements précédents et une absence de continuité de l’Etat. La création de l’Université Des Comores par le président Azali est un exemple parfait d’un grand projet d’avenir car l’enseignement est un pilier de développement.
Quand l’équipe nationale de football, le Cœlacanthe, gagne un match, tous les comoriens sont contents même ceux qui ne manifestent pas d’intérêt particulier pour ce sport. Il est évident que si notre pays devient la destination touristique la plus prisée de l’océan indien, ça serait une fierté pour toute la nation. C’est à travers ce genre d’images pour les Comores qu’un sentiment national naitra. Ce dernier a toute son importance dans l’espoir et le progrès d’un pays qui a tout pour réussir de part sa jeunesse et ses atouts multiples.
Aujourd’hui, beaucoup se posent des questions sur le programme du chef de l’Etat puisque les attentes sont nombreuses. Ce qui est tout à fait légitime pour un peuple qui vit des difficultés énergétiques, sanitaires et économiques. Mais je pense que l’heure est des grands projets et pour y arriver, des sacrifices s’imposent et nécessitent la participation et la patience de tout un chacun. On ne développe pas un pays dans la précipitation surtout si les objectifs visent les générations futures. La prise de position du chef de l’Etat par rapport à la situation de Mayotte, lors de son allocution à l’Assemblée Générale des Nations Unies témoigne sa volonté de continuer à œuvrer pour le maintien et la sauvegarde des intérêts comoriens. C’était plus qu’un discours classique de diplomatie puisque un message fort a été envoyé aux dirigeants du monde entier et à nos frères mahorais.
Le président Azali a compris que L’Etat n’appartient ni à un président ni à un régime. C’est l’une des raisons pour lesquelles il s’est engagé à revoir les projets qu’il a lancés il ya plus de 10 ans de manière à combler ce manque de continuité. Les gouvernements qui ont succédé n’ont pas amélioré la compétitivité des sociétés d’Etat. Ils ont au contraire recruté des jeunes diplômés de façon anarchique et abusé dans les quelques sociétés en bonne santé financière. Oui c’est un constat triste mais il faut le dire clairement .Il convient de rappeler qu’avant de recruter, il faut créer les emplois nécessaires. Ce qui n’a pas été le cas, on s’est plutôt contenté de gonfler la masse salariale de quelques sociétés qui tenaient encore debout.
Les solutions urgentes pour l’énergie, l’éducation, la santé et les infrastructures de base sont en cours. Mais des dossiers importants initiés par les régimes Sambi et Ikililou sont en pleine étude puisque le président de la république y accorde beaucoup d’importance. Azali n’as pas comme ambition de détruire tout ce qui a été fait par ses prédécesseurs. Il prône un Etat ambitieux qui trace un cap pour un avenir meilleur.
Changer de président, c’est choisir une nouvelle stratégie et s’adapter aux enjeux du moment mais la politique de développement d’un pays ne change pas tous les 5 ans. Elle dure 20 ans voir même 40 ans en fonction des ambitions. ©Youssouf Ben