Pourquoi les jeunes comoriens fuient leur pays?
La majorité des comoriens souhaite quitter le pays. La part de ceux qui veulent partir s'installer définitivement à l'étranger a considérablement augmenté ces dernières années, et ceux qui désirent rester aux Comores sont de moins en moins nombreux.
Pendant des décennies, les gens fuyaient leur pays du fait de la famine, d’une pauvreté extrême et des guerres, en quête d’une vie meilleure. Mais dans un pays où il n'y a pas la guerre, pas de famine, pas de dictature, pas de problèmes ethniques, et surtout aucune catastrophe naturelle, pourquoi tout le monde fuit les Comores?
Photo d'archives - Une place publique à Djongoé (Ngazidja) |
L'Union des Comores ressemble à un navire qui coule, contrôlé par une équipe de maraudeurs plus que par un capitaine. Quitter ce navire à tout prix n'est plus un simple souhait, mais un rêve pour une grande partie de la population. Et les premiers à fuir sont ces jeunes désespérés qui vivent dans le chômage et la pauvreté. Ce sont eux qui se sacrifient dans les océans à la recherche d'une vie meilleure.
Les changements politiques survenus ces dernières années ont enfoncé la population comorienne dans la misère. Absence des infrastructures, manque d'électricité, d'eau et les hôpitaux ressemblent à des bâtiments abandonnés. Et la seule solution pour s'en sortir, quitter le pays. Tout en sachant qu'en quittant les Comores, ils risquent d'aggraver davantage leur situation.
Rares sont ceux qui arrivent dans les pays où ils envisagent d’aller. Un nombre important d’entre eux ne cessent d’aller se fracasser contre les remparts toujours plus fortifiés des frontières de l’Europe. Tragédie qui se solde toujours par des morts et de blessés. Et pour ceux qui y arrivent, c'est la vie à la clandestinité qui les attend.
Nos villes et villages ressemblent à des endroits fantômes.
Nos villes et villages ressemblent à des endroits fantômes.
Un jeune rencontrait dans une gare parisienne nous a affirmé que lui et ses amis "sont venus en France à pied". Pour lui, restez aux Comores signifie tout simplement être enterré vivant.
Un nombre considérable de ces jeunes possèdent, en moyenne, plus d’années de scolarité, ils sont en bonne santé et ils ont les possibilités de poursuivre leurs études universitaires. Mais que faire après les études dans un pays qui ne dépend que des aides extérieures pour fonctionner. Et en plus ces aides terminent dans les poches des autorités. Une famille sur deux aux Comores attend l'aide de la diaspora pour vivre. Les îles de la lune possèdent tous les atouts pour se développer. Nous avons les mêmes ressources naturelles que nos voisins mauriciens et seychellois.