Ministère de la Justice : Où on en est avec la note interdisant la circulation des véhicules de service en dehors des heures de travail ?
Dès le lendemain de la formation du 1er gouvernement d’AZALI, des signaux forts ont été envoyés à la population par les membres de celui-ci en affirmant leur volonté dans la lutte contre le népotisme, le clanisme et le détournement des deniers publics. Le décor a été d'abord planté par des nombreuses notes allégeant les coups de consommations et des procédures d'arrestation ordonnées par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux.
Parmi ces mesures, il y a deux qui ont retenu notre attention: il y a d'abord la baisse des prix des produits de première nécessité qui a été actée pendant le mois de ramadan et peu suivi jusqu’à nos jours. Il y a ensuite la mesure phare qui réquisitionne des véhicules appartenant aux exécutifs de Ngazidja et de l’Union dont certaines autorités malveillantes se sont appropriées à usage familiale. Selon le Ministre de la Justice, certains fonctionnaires utilisent ces véhicules d'une manière abusive en dehors de toute heure de service.
Une mesure inefficace
Après la publication de cette note ci en marge, nous avons voulu connaitre les dessous de celle-ci pour comprendre un peu plus la volonté du ministre… Mais lorsque nous avons enquêté, nous avons découvert que la note était non seulement bidon mais aussi son application deviendrait impossible. Car ces fameux véhicules de l'Etat ne sont pas non seulement identifiés mais on peut dire qu'ils ne existent pas.
Cela étant, il important de s’imprégner du contenu de cette note avant de vous livrer les ressentis des forces de l’ordre et du public sur sa mise en exécution: « il est informés aux agents de l’état et aux services de la brigade routière que l’utilisation des véhicules de service en dehors des heures de travail est interdite, sauf autorisation spéciale délivrée par le vice-président. Cette mesure ne concerne pas les véhicules de fonctions ».
A peine celle-ci était rendue publique, la population exacerbée par une corruption endémique, par les détournements des biens publics, a poussé un ouf de soulagement, parce qu’elle a vu en la première équipe de ‘’combat d’AZALI’’, un espoir!
Hélas ce n’était qu’un mirage ! En effet deux mois après, on se rend compte que la dite note reste inapplicable, une lettre morte sur l’ensemble du territoire et pour cause ; la police ne s'y retrouve pas. D’un coté, elle ne peut faire la différence entre véhicules de service et ceux de fonctions pour les raisons suivantes : certains ministres circulent avec leurs véhicules personnels et de l’autre coté des vices présidents, des ministres, conseillers du Président, DG, et Secrétaires Généraux roulent dans des véhicules sans aucunes plaque d’immatriculation, ni civile, ni officielle. En somme des véhicules fantômes. Alors comment reconnaître le vrai et le faux dans cette anarchie, se demande-t-elle ?
Et pourquoi le ministre de l’intérieur ne fait pas exécuter cette note, y-aurait-il un dysfonctionnement entre le ministère de la justice et celui de l’intérieur? Ce qui, in-fine, nous amène à se demander si celle-ci a été discutée en conseil de ministre à défaut une implication des responsables routières et de la même façon qu’un ministre d’Etat peut signer une note circulaire ou une note de service ?
Quant à la population, elle ne voit en cette décision qu’une mesure d’enfumage.
QUELLE DÉSOLATION
HAMADI SOULE
Président du Collectif des Étudiants Comoriens en Inde