ILS NE SONT PAS DU MÊME BORD MAIS ILS CHERCHENT TOUS LE MÊME PORT Nous assistons depuis quelques temps, à une lente et timide prise de ...
ILS NE SONT PAS DU MÊME BORD MAIS ILS CHERCHENT TOUS LE MÊME PORT
Nous assistons depuis quelques temps, à une lente et timide prise de conscience de certains comoriens, du mal qui ronge notre pays. Des voies longtemps muselées se lèvent pour dénoncer le pillage mis en place par un système socio-politico-religieux qui repose sur des principes mafieux. Elle est bien loin l’époque où la symbiose entre tradition et religion faisait l’identité, le bonheur et la fierté des Comoriens. Une époque qui a fait couler beaucoup d’encre sur la Civilisation et les belles traditions de la société comorienne. Un sujet dont raffolent différents chercheurs en quête de champs de réflexions dans les domaines des sciences humaines. Aujourd’hui cette belle époque est révolue, laissant la place à des pirates pilleurs peu recommandables. Une razzia des temps modernes. C’est ainsi que les Comores sont livrées au dragon à trois têtes : Le notable, le politicien et le religieux.
1- Le notable
Fils aîné du mila nansti depuis la nuit des temps, le notable excelle dans son rôle de destructeur et corrupteur. Ses supports fonctionnels sont la tromperie, l’avarice l’orgueil et le mépris. Système incompatible avec aucune idéologie, le mila nantsi n’adhère à aucune constitution, aucune loi voire code quelconque. Tel un caméléon le notable mange à toutes les sauces, cautionne toutes les crimes et bénit toutes les exactions possibles. Il est intemporel car ne tombe jamais en désuétude et face à toutes les générations il fait peau neuve. Apres chaque chute il se fait une virginité et repart à la conquête du monde. Le notable, aussi ignorant qu’il était, devient dès qu’il s’acquitte du grand mariage, le technicien, l’intellectuel, le moilimou du village et occupe toutes les fonctions honorables malgré son passé parfois douteux et obscure. Il est le fer de lance de toutes les divisions des villes et villages comoriens. Il est impliqué dans toutes disputes aussi familiales que villageoises, voire nationales. Son intérêt réside sur les conflits, les séparations de couples et les malentendus entre les hommes. Son arme est le mensonge, son but est le Kao. Pour bien remplir sa mission, le notable a besoin d’associé et d’une scène. C’est ainsi qu’il se lie à d’autres personnages aussi dangereux que stupides.
2- Le politique
L’homme politique comorien est le fruit d’une longue transformation qui remonte à l’époque sultanesque. Il n’est jamais lui-même, ne respecte aucun principe et n’a pas d’honneur. Il s’allie à qui veut de lui, trompe tous ses proches et amis. Le politicien se veut homme de confiance et moderne mais il est si ignoble qu’il oublie même sa date de naissance, il se croit toujours jeune et compétant. Son discours est réglé comme du papier à musique et ne change jamais. Endormir le peuple avec des promesses, vendeur professionnel de rêves et, une fois au pouvoir, son souci est de piller le maximum possible pour s’enrichir. Tel un pirate lors des razzias, il ne laisse rien sur son passage.
Il ne sème que désolation, désespoir et déception. Il ne recule devant aucun obstacle, il sacrifie tous ses amis pour arriver au pouvoir. Pire encore, il n’est jamais accusé de rien. Il n’est jamais inquiété car il prend soin de tout effacer les preuves, assurer ses arrières avec l’argent mal acquis et perpétuer la tradition corruptrice par la relève qu’il aura préparée. Depuis l’indépendance, le politicien comorien est l’arme de l’occident. Jouet par excellence du capitalisme, il baisse son pantalon devant le blanc, se fait petit devant les quelques billets de banque. C’est en fait un truand sans honneur. Tout compte fait, c’est l’enfant du village donc intouchable. Mais pour légitimer ses dérapages le politicien à besoin de la bénédiction divine. C’est ainsi que le religieux s’invite au massacre du peuple comorien.
3- L religieux
Dernier à arriver sur la scène de ce macabre spectacle, il complète la liste des vautours qui se nourrissent du malheur du peuple comorien. L’homme religieux le vrai était discret mais sincère et sans ambitions d’opulence. Il était humble, humain et vertueux. Ce dernier était conscient de sa responsabilité et des comptes qu’il a à rendre à son créateur. L’actuel religieux est gourmand, insouciant et sans scrupule. Il trempe sa barbe et son boubou dans toutes les sauces et les immondices malsaines. Il passe son temps à échafauder des discours religieux qui légitiment les crimes les plus crapuleux des hauts responsables de l’Etat.
Il les couvre de sa bénédiction et de ses grigris. Tel un sultan sorti tout droit des mille et une nuits, il implore le respect dont il n'est pas digne, par son apparence. Il fait pitié car il transpire sous son turban et sous son apparat. Bras droit du notable et du politicien, il asperge le peuple de versets et hadiths dont il détourne le sens pour avoir sa part du gâteau. Dans les manifestations traditionnelles ou politiques, il se taille la part lion. Bref tel un mercenaire, il vend son âme au diable le plus offrant.
Trois personnages immondes au service de Satan pour décimer les Comores. En face d’eux un peuple divisé. Ils désorientent la jeunesse, corrompent les adultes et sèment la désolation et le désespoir chez les comoriens. Le plus à craindre est le notable qui par sa voracité, manipule le politicien et le religieux à sa guise. Frères et Amis comoriens je vous le demande : A quand la prise de conscience ? A quand la fin de ce malheur ?
Abou Wardat