Instaurer un nouvel style de gouvernance, rompre les anciennes habitudes de corruption et de gabegie pour développer les Comores
Les Comoriens ont élu un nouveau président non favori au départ selon les pronostiqueurs pour succéder à IKILILOU dans l’espoir d’un nouveau changement. Lors de l’ investiture le 26 mai passé du président AZALI , Moroni capitale de l’Union a vécu dans une allégresse générale du changement, mais pour le comorien lambda, il souhaite un changement dans la discontinuité car, il faut en finir avec les vieilles pratiques de corruption en tous genres , devant lesquels toutes les majorités présidentielles successives de ce pays semblaient pour l’instant fermer les yeux .
Décryptage : Pour poser les jalons d’une nouvelle gouvernance, l’actuel gouvernement d’AZALI 1, a pris quatre principales mesures symboliques qui rompent avec les pratiques d’autrefois. En accord avec le président de l’Union, le ministre de la justice a suspendu neuf magistrats; les uns sont impliqués dans le dossier d’assassinat d’un citoyen d’Anjouan accusé d’un crime dans cette île, l’enquête en cours déterminera le degré d’implication et de responsabilités des magistrats en question, les autres ont commis des fautes professionnelles diverses à savoir l’abandon des postes sans raison valable et de continuer à toucher leurs salaires dans un pays pauvre qui peine à payer régulièrement leurs agents. Cette première décision du garde sceau témoigne d’un acte fort d’un Etat de droit, désormais les citoyens ne peuvent pas se faire justice eux-mêmes et les auteurs de ce crime ignoble seront condamnés lourdement.
Deuxième mesure symbolique concerne la baisse des prix de quelques denrées alimentaires et des tarifs de transport qui ont été pris pour alléger le quotidien du comorien durant le mois de ramadan par cette nouvelle équipe gouvernementale ;après le ramadan quelques chauffeurs de taxi impénitents ont voulu passer outre ces baisses des tarifs de transport, et la réaction du ministre de l’intérieur a été rapide par la mise en fourrière des voitures des chauffeurs qui n’ont pas voulu respecter les mesures gouvernementales .C’est un secret de polichinelle ,que la situation économique et financière du pays n’est pas bonne ,et gouverner un pays dont tous les clignotants sont au rouge n’est pas une sinécure: atonie économique , crise de l’énergie, et grogne sociale.
Les administrations publiques et les sociétés d’Etat sont en sureffectifs depuis belle lurette à cause d’un recrutement massif dans la fonction publique pour répondre au clientélisme électoral de chaque majorité présidentielle en exercice; les deux directeurs nommés par l’exécutif actuel à Comore-Télécom et à l’aéroport de HAHAYA avaient pour mission de décompresser le personnel de trop , d’annuler les avantages en nature pour certains responsables et de rendre ces sociétés rentables sur le plan financier; cette troisième mesure s’inscrit dans un esprit de rigueur qui doit s’étendre dans toutes les administrations pour que les créanciers des Comores puissent prendre au sérieux les autorités politiques de ce pays en matière de gestion . Enfin la baisse des prix du billet du pèlerinage cette année et la bonne organisation de ce voyage religieux est une promesse électorale du candidat AZALI qui a voulu envoyer un message à son électorat , mais aussi à ceux qui ne l’ont pas voté , et profitent cette promesse tenue pour la première fois par un homme politique comorien .
Le peuple qui a souhaité ce changement espère que ces quatre mesures ne constituent pas de la poudre aux yeux que les nouvelles autorités ont voulu s’attirer l’estime du peuple, car les comoriens ordinaires sont habitués à voir les courtisans de chaque alternance politique, augmenter leur fortune et grossir leurs comptes en banque; nous pensons que dans un pays pauvre comme les Comores, l’argent est une haie merveilleuse , touffue , odorante éternellement fleurie , qui protège de tout. Grace à l’argent, on ne voit pas la pauvreté rampante , on ne sent pas la puanteur de la misère , on n entend pas la voix provenant des bas-fonds.
Pour cette première année de mandat, le président AZALI doit prendre des mesures fortes contre les carences de l’Etat en matière d’aides sociales aux populations les plus précaires, mais aussi des luttes contre les pratiques illégales des barons de l’informel. Nous pensons que face à certaines habitudes , et des pratiques de corruption, le gouvernement doit avoir une stratégie et surtout une vision globale de l’avenir vers lequel ,il souhaite conduire les Comores et l’argent qui va être emprunté auprès des créanciers des COMORES ne doit pas continuer de combler les trous mais orienté vers l’ investissement afin de relever ce pays et vaincre un jour la pauvreté aux Comores et les nouvelles autorités doivent comprendre que l’Etat de grâce risque d’être de courte durée et les premiers mécontentements se font entendre dans les mois à venir .
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY