HADJ 2016: La discrimination des médias privés
Alors que la commission chargée de l’organisation du hadj 2016 tente de rassurer les candidats au pèlerinage après l’échec de l’organisation de l’année dernière, elle prive par contre les médias non étatique l’occasion d’y participer. Seul, les médias publics, Al-Watwan et ORTC, prendront part au Hadj de cette année au frais du gouvernement.
Malgré les nombreuses rencontres entre la commission du Hadj et les médias privés et la couverture des préparatifs du hadj de cette année par ces derniers, la commission, soutenue par le gouvernement, joue le jeu de la discrimination. Encore une fois cette année, seule les médias d’Etat, Al-watwan et Ortc auront le privilège, aux frais de l’Etat, de couvrir le pèlerinage. Une manière singulière pour les autorités publiques comorienne de discriminer et dévaloriser les médias privés.
Pour « ces grands démocrates », les journaux et les radios libres n’ont de crédit et de valeurs, ils cherchent à les utiliser et faire passer leurs communications sordides. Et les médias privés doivent encore prendre leur mal en patience et attendre un autre régime à venir pour voir son sens estimé et finir avec ces pseudos démocrates qui crient à la valeur de la presse libre seulement quand ils sont dans l’opposition. Dommage que le changement, contrairement à ce qu’on nous a promis, n’est pas pour le maintenant et le temps de soutenir la presse privée n'est pas venu.
Et comme toujours, seuls les médias d’Etat couvriront au frais de l’Etat. « Nous sommes des simples exécutants, la commission et le gouvernement ont décidé ainsi. Je trouve dommage cette discrimination à l’égard des médias privés mais j'ai pas d'autres choix», reconnait un membre de la commission du hadj.
Sans aucune assistance ni subvention de l’Etat, la presse privée subisse encore une autre stigmatisation de la part des autorités. Le gouvernement exige les médias privés de mettre les mains dans leurs poches s’ils veulent couvrir l’événement du Hadj depuis la terre sainte. « De toutes les façons les médias publics ont toujours été choyés par les pouvoirs en place sans jamais tenir compte de la presse privée, malgré les beaux discours. Mais ce qui est marrant dans cette histoire en est que ce nouveau gouvernement vient de quitter l’opposition et pendant dix ans, il n’avait que les médias privés comme arme politique pour exister, mais dommage qu'ils tournent si vite le dos aux médias privés », a réagi un journaliste des médias privés. Par cet énième acte, le gouvernement semble se diriger clairement vers une stigmatisation contre les médias privés.
Nakidine Hassani