«Sans hypocrisie, j’aurais souhaité que les Comores puissent abriter les Jeux car c’est un projet qui leur tient à cœur. Mais l’archipel ne...
«Sans hypocrisie, j’aurais souhaité que les Comores puissent abriter les Jeux car c’est un projet qui leur tient à cœur. Mais l’archipel ne dispose pas des infrastructures sportives adéquates. Je pense qu’ils devront commencer à mettre la main à la pâte pour que dans quelques années, ils puissent obtenir l’organisation de cet événement »
Ces propos signés Philippe Hao Thyn Voon président du Comité International des Jeux de l’océan indien ont annoncé, non seulement la mauvaise nouvelle aux Comoriens écartés encore une fois de la scène régionale après le fiasco de Saint-Paul 2015, mais aussi et surtout le profile si bas de notre cher pays vis avis de la "norme".
En octobre 2015, alors qu’on venait de sortir des jeux controversés de Saint-Paul de La Réunion avec le fiasco franco-comorien lié au différend mahorais, la région olympique se voit déjà en 2019.
Photo d'archives |
Des jeux olympiques locaux ou régionaux aux immenses JO comme ceux de Londres (2012) et de Rio en cours (2016), en passant par les compétitions nationales, le jeu de soupçons, de boycott, de corruption n’y manque jamais. Mais après tout, on peut comprendre; les enjeux sont énormes et diversifiés : politiques, stratégiques, économiques, médiatiques…
Les pays membres et mêmes ceux qui ne le sont pas s’y intéressent d’une manière ou d’une autre. Les luttes sont nombreuses et la bravoure doit toujours être au rendez-vous. La flamme olympienne, peu importe sa portée nationale, régionale ou entre les nations du monde est une flamme solide et résistante. Et ça, ça ne demande pas les salives d’une chèvre, le souffle de l’asthmatique. Voilà pourquoi je comprendrais les Mauriciens sur ce coup. Pour discréditer les Comoriens sensés être le prochain pays hôte, le Comité International des Jeux (CIJ) évoque le manque d'infrastructures:
1. Manque d’infrastructures « adéquates » aux Comores. Vrai ou faux ? Qu’on ne se mente pas. Oui, c’est vrai. Sur le plan touristique, nos très belles plages en version Koh lanta ne suffisent pas seules pour relever le défi d'accueillir les délégations régionales. L'hospitalité, cette espèce qui se fait trop rare aujourd’hui ne garantit en rien sur cet aspect. Sur le territoires, ils sont à indexer les hôtels à la hauteur de cet événement. Rien que pour l’accueil des délégations, avec ce constat, nous devrions être sincères dans nos discours et pensées.
2. Ainsi, s'impose un besoin de construire notre pays dans tous les domaines et de lutter sur tous les fronts afin que ces Mauriciens, Seychellois, Réunionnais, ces Malgaches puissent nous respecter enfin. Or ce respect émane de nos comportements personnels des uns et des autres envers ces voisins.
Ce respect est le fruit de nos ambitions calculées et mesurées sur le plan collectif quant à l’avenir que nous voudrions léguer aux générations à venir. Ce respect n’est que la conséquence de ce que nous voulons faire de notre pays pour qu’il réponde aux exigences quotidiennes des populations majoritairement en souffrance de confiance en elles, dépourvues de presque tout : électricité, loisirs, cultures, travail…
Chers compatriotes, si nos voisins ont voté au secret contre la candidature des Comores aux jeux régionaux en 2019, prenons ce mal en patience et donnons-nous les moyens pour agir en force ultérieurement. Par Abdoulatuf Bacar