Si vous vous attendez à ce que l’imam Mohamed Bajrafile vous regarde du haut de sa vaste érudition et vous écrase avec votre ignorance, vou...
Si vous vous attendez à ce que l’imam Mohamed Bajrafile vous regarde du haut de sa vaste érudition et vous écrase avec votre ignorance, vous serez déçu par ce lettré humble d’un type nouveau.
J’ai eu la chance de partager son repas avec deux autres amis chez lui à Tsidjé jeudi.
Les interrogations de nous autres analphabètes , ils ne les fuient pas et n’y jettent pas l’anathème. Au contraire, il écoute, comprend et répond.
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Oui, il y a un problème d’approche pédagogique de la religion, admet-il. On n’y parle trop de sanctions et d’exécutions pour la culture droit de l’hommiste moderne. Il faut revoir cela si on veut véritablement transmettre la foi aux jeunes générations en tenant compte des connaissances dont elles sont dépositaires aujourd’hu. Oui, certains textes des grands imams comme Chafiou, Hambal, Malick … doivent être revisités à la lumière des connaissances actuelles. La recherche sur la tradition prophétique ne devait pas s’arrêter. Chaque époque pose ses propres défis
On ne peut pas, au 21 eme, tout demander aveuglement à des hommes morts depuis mille ans de nous donner toutes les clefs de notre époque en tant que musulmans.Cela tombe sous les sens. D’où la nécessité de reprendre de l’idjtahad (l’effort intellectuel). D'ailleurs, le gel de la recherche islamique (voulu par des puissances politiques) n’est pas sans rapport avec le fait que les pays musulmans sont en général sous développés. C’est la preuve qu’il y a un problème qui n’est autre que l’absence de lecture critique des textes sacrés. Par Ali Moindjié