La mondialisation impose à tous les Etats à s’ouvrir aux autres pays du monde à condition que chacun peut en bénéficier s...
La mondialisation impose à tous les Etats à s’ouvrir aux autres pays du monde à condition que chacun peut en bénéficier surtout pour les pays les moins avancés comme le cas des Comores. L’Union des Comores possède une économie insulaire aux multiples handicapes qui freinent son décollage économique.
Nouer ou accentuer des relations avec les pays de la région de l’océan indien serait une aubaine pour le pays, mais à condition si cette coopération repose sur le donnant -donnant; sinon c’est la mainmise, voire le droit de regard du pays le plus développé qui impose sa vision de coopération sur les autres. Etant donné que les objectifs de la COI se limitent à resserrer de solidarité, et d’amitié entre les populations des pays membres de cette commission, mais aussi des projets du développement durable, nous pensons qu’il faut repenser cette coopération régionale dans les années en la rendant plus ambitieuse.
Est-ce que la réactualisation d’une coopération particulière hors du cadre de la COI entre Mayotte , Réunion et l’Union des Comores doit –elle s élargir sur nombre de domaines notamment la mobilité des biens, des marchandises et des personnes ? Le déplacement des deux préfets des départements français de l’océan indien avec l’ambassadeur français de la coopération régionale en Union des Comores répond pour nous à deux objectifs majeurs. à savoir désamorcer les tensions entre la France et les Comores au sujet de la question de Mayotte suite aux propos tenus à la COI par Boléro et à Kigali par AZALI jauger les nouvelles autorités, s’ils vont jouer double jeu sur ce contentieux qui empoisonne les relations entre les deux pays et ensuite passer la pommade aux autorités comoriennes par le biais d’un développement économique artificiel qui ne répond pas au besoins réels des Comores.
Pour nous les relations entre la France et les Comores ressemblent au mariage de la carpe et du lapin. Paris a besoin des autorités aux commandes à Moroni qui peuvent être muettes comme une carpe au sein des instances internationales ou régionales ( ONU, UA, COI et LIGUE ARABE ) à ne pas soulever le sujet qui fâche comme le maintien du visa qui tue beaucoup de comoriens depuis plusieurs années mais en apparence, on fait du saupoudrage des petites aides économiques destinées à accompagner les COMORES. Cette coopération de double jeu des autorités française affaiblit l’image de la France à travers le monde.
Pour la question de Mayotte, la France se trouve dès le début de la décolonisation des Comores devant ce dilemme; d’une part sous le lobby de la France impériale d’une autre époque, il ne faut pas abandonner en 1975 les français de cœur, c’est à dire les mahorais et qui manifestent le désir de le rester ,et d’autre part ne pas se brouiller avec le monde musulman qui depuis très longtemps a les yeux fixés sur cet archipel de l’ océan indien. L’indépendance unilatérale des Comores en 1975 est ressentie par Paris comme un affront et en maintenant la quatrième ile sous sa houlette avec un écart de développement par rapport aux autres îles indépendantes des Comores ,cette stratégie de vengeance de Paris envers Moroni ressemble à une fiction romancière d’une famille à quatre enfants , les trois enfants ont arraché leur liberté et le quatrième est retenu par le maître par envoûtement matériel.
Pour nous une vraie coopération doit s’élargir sur la circulation des marchandises, des biens, des capitaux des échanges culturels mais aussi la circulation des personnes. L’exemple des pays de la CEDAO (communauté des Etats de l’ Afrique de l’OUEST ) doit servir d’exemple pour les pays de la COI. Les ressortissants des pays membres de la CEEAO migrent sans encombre et s’installent là où ils peuvent tirer leur épingle du jeu . Si l’ouverture des frontières, dans un contexte de mondialisation est un tabou alors cette forme de coopération est une coquille vide
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY