Monsieur le Président De L’Union des Comores Assoumani AZALI Monsieur le Président, Par un heureux concours de circonstance l...
Monsieur le Président,
Par un heureux concours de circonstance l'Aïd Elfitr coïncide avec la célébration du 41e anniversaire de l'indépendance des Comores. A la faveur de ces deux évènements je tiens à vous souhaiter les meilleurs vœux de bonheur et de réussite. Par la même occasion, je voudrais transmettre à l‘ensemble du peuple comorien mon désir le plus profond de le voir s’épanouir dans un pays guéri de l’infection virale dont les effets morbides affaiblissent continuellement l’état moribond de notre économie.
J'aurais préféré ne pas vous écrire et vous faire grâce de la trêve des 100 jours de votre accession à la magistrature suprême de l’Union des Comores. Malheureusement, les conditions bestiales dans lesquelles vivent nos compatriotes dans l'île comorienne de Mayotte m’indignent et me révoltent.
En effet, nous considérons que l’Etat français est complice des bandits qui délogent, incendient les maisons et maltraitent nos frères et sœurs des autres îles. Nous déplorons la situation exécrable de nos compatriotes résidant dans l’île comorienne de Mayotte. Nous demandons qu’une solution humanitaire urgente soit prise immédiatement en attendant les résolutions politico-diplomatiques.
Nous continuons à défendre avec conviction que la question touchant à la vie de tous les ressortissants des autres îles comoriennes résidant à Mayotte relève de la responsabilité de tous sans exclusion.
En conséquence, il y a nécessité impérieuse d’organiser un débat national inclusif à toutes les forces vives de la nation pour trouver enfin une feuille de route officielle contraignant la France à coopérer pour le retour de l’île comorienne de Mayotte dans son giron naturel. Force est de rappeler aux frères et sœurs mahorais que le destin de la population de nos 4 îles est intimement lié.
Monsieur le Président,
Comme premier secrétaire du parti Ulezi, je saisis cette occasion pour vous rappeler que les comoriens vivant à l'extérieur, particulièrement en territoire français sont disposés à accompagner toute réforme visant à améliorer le quotidien de nos concitoyens.
Par ailleurs, nous voudrions faire une piqure de rappel quant au droit de vote du Comorien vivant à l’étranger. En effet, depuis 2005, la loi relative à cette question a été votée par les parlementaires, mais n'a jamais été promulguée.
Nous ne vous apprenons rien sur le rôle joué par la diaspora quant au développement social et économique des Comores. Pour mémoire, les comoriens de la diaspora ont transféré 57,6 milliards FC (117 millions d’euros) en 2014, selon le rapport publié le 27 novembre 2015 par la Banque Centrale des Comores, ce qui représente 26% du PIB. Dans le même document, la BCC affirme que les envois des fonds des comoriens de l’Etranger constituent la première source d’entrée d’argent du pays, loin devant l’aide public au développement.
Aujourd'hui nous réclamons justice pour ces oubliés de la république. Le rôle de la Diaspora ne doit plus être apprécié uniquement à son apport économique et social. Désormais, elle veut aussi participer à la destinée politique de notre pays.
Les Comoriens de l’Etranger veulent que leur droit de vote soit effectif et non un outil de propagande.
Monsieur le Président,
Il serait de votre honneur d'être le président qui a rendu possible :
- La participation du Comorien de l’Etranger aux élections présidentielles,
- le droit du comorien de l’Etranger de se faire élire par ses pairs pour siéger à l’Assemblée nationale de l’Union des Comores.
- La création d’un ministère chargé des Comoriens de l’Etranger
Par ce courrier, je vous demande de lancer le débat dès la prochaine session parlementaire pour réfléchir sur les voies et moyens pour qu’enfin les 350 000 comoriens qui vivent à l'extérieur, notamment en France, pussent contribuer pleinement au développement social, économique et politique de leur pays.
Le parti Ulezi restera vigilant sur la question relative à la faculté du Comorien de l’Etranger à la considération effective et ne ménagera aucun effort pour qu'enfin ce principe d'égalité de droit de tous soit appliqué.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.
Lundi 4 juillet 2016