Des fois, ce pays vous fait douter de lui. Surtout par sa manière d'ignorer royalement quelques principes universels. Comme celui qui v...
Des fois, ce pays vous fait douter de lui. Surtout par sa manière d'ignorer royalement quelques principes universels. Comme celui qui veut que les gouvernements se sentent responsables de la sécurité des citoyens y compris les plus vulnérables.
Dernier exemple en date : depuis plusieurs jours, deux pécheurs de Ouellah-Hamahamet, Azhari Mohamed et Nassuf Mhadjou, sont perdus en mer à bord d’une embarcation légère. Ils sont peut être vivants, ils attendent sans doute de l’aide de leur pays. Dans tout autre pays, ces deux hommes auraient mobilisé l’attention et les efforts des dirigeants.
Photo d'illustration |
N’importe quel gouvernement aurait mis en branle sa garde-côte, alerté les puissances régionales, envoyé des messages SOS aux bateaux de la marine marchande, lancé des hélicoptères survoler les zones où les deux pêcheurs pourraient probablement se trouver.
Mais chez nous, rien de tout cela n’est fait. Les garde-côtes n’ont pas de bateau, ni de carburant, ni d’hélico ni de personnel disponible ni de budget etc…Les garde-cotes sont payés pour ne rien foutre.
Le maire de la commune dont les pécheurs sont originaires a bien saisi les autorités. Voici ce qu’il écrit sur son mur facebook : « j'ai informé le responsable de la sécurité nationale pour voir si des dispositions pourraient être prises surtout au moment où on nous parle des garde-côtes et il me dit qu'il faut rester jusqu'à demain pour dire aux autres pécheurs qui sont sur terre d'aller les chercher. A quoi sert une garde-cote d'un pays ».
Quel types d’humains sommes nous pour être si peu sensibles à la souffrance humaine ? Pourquoi la misère des autres n’intéresse pas l’élite politique comorienne ? Pourquoi ces excellences s’étripent pour prendre le pouvoir politique si ce n’est pas pour contribuer à rechercher des solutions aux problèmes qui se posent à notre communauté nationale surtout aux plus vulnérables ?
Pourquoi d’une manière générale, les responsables comoriens ne se sentent pas concernés par la misère d’autres Comoriens ?
Ce comportement est-il normal ? Est–ce que, à un certain niveau de responsabilité, lorsqu'on est Comorien, on est automatiquement immunisé et qu’on peut laisser les autres mourir tranquillement ?
Ali Moindjié