Les résultats définitifs du bac 2016 en France et dans les outre –mer sont connus et la cuvée du bac 2016 est très satisfaisante ...
Les résultats définitifs du bac 2016 en France et dans les outre –mer sont connus et la cuvée du bac 2016 est très satisfaisante en France hexagonale, et mitigée sur le reste du territoire national plus particulièrement à Mayotte.
Le taux de réussite du bac 2016 à Mayotte est de 66.85 % comparé au taux national qui avoisine les 88.5 % . Pour Mayotte , les résultats ne sont pas bons car il y a eu 52% d’admis au premier tour alors qu’à la Réunion le taux de réussite est de 75%. Si on observe les résultats par académies , c’est en Corse que le taux de réussite au bac général et technologique est le plus élevé ,c’est à-dire 94% et à Mayotte , il a été le plus faible avec 69.7% suivi par la Guyane avec 85%.
©Photo, Mayotte 1ère |
A la lecture de ces chiffres, on peut constater que Mayotte est en queue de peloton des autres académies. Toutefois le nombre des mentions est en progression cette année, il est de 178 contre 146 en 2015. IL est indispensable de s’interroger sur les causes de ces mauvais résultats au bac ces dernières années , mais aussi le taux d’ échecs des étudiants mahorais dans l’ enseignement supérieur. Nous pensons que la défaillance du système scolaire à Mayotte est la principale cause du taux élevé d’ échecs des étudiants mahorais en France mais aussi au bac chaque année.
Des lacunes linguistiques accumulées dès le primaire ,s’accentuent au collège et en lycée, si l’ enfant n’est pas issu d’un milieu cultivé , la chance de réussir est très minime , du coup dans l’enseignement supérieur seuls 16% des primo-étudiants parviennent à passer en deuxième année de l’Université; à titre d’exemple le taux d’échecs des étudiants mahorais en première année dans l’enseignement supérieur était de 85% en 2012 et pourtant les étudiants mahorais sont mieux lotis pour réussir leurs études supérieures que les autres étudiants africains ou autres. Ils ont droit à un logement en résidence universitaire ; ils perçoivent la bourse du Crous sans compter le complément de bourse envoyé par le conseil départemental de l’ile.
Par ailleurs les étudiants africains qui sont inscrits dans les universités françaises sont obligés de travailler pour financer leurs études , payer leurs logements et se nourrir; pourtant ils s’en sortent sans difficulté dans leurs études . C’est grâce à eux que le taux des thésard est en hausse en France.
Pour remédier ces résultats médiocres au bac et pour les études supérieurs pour les nouveaux bacheliers, nous pensons que l’exigence de parler le français dès la maternelle au lycée doit être obligatoire pour les enfants, mais aussi pour les enseignants du primaire à ne pas mélanger le français et le shimaorais au moment où ils font cours et inciter les élèves à parler plus souvent en français qu’en shimaorais, puisque le français est la langue d’enseignement ; l’enfant qui maitrise mal cette langue aura du mal dans son parcours scolaire à comprendre les autres matières et les conséquences se font sentir aujourd’hui au bac et dans les études supérieures.
Etant donné qu’entre élèves mahorais ,et dans beaucoup de foyers, on ne parle pas français , le niveau de la langue laisse à désirer ; ensuite l’absence des bibliothèques municipales dans beaucoup de communes mahoraises constitue un handicap supplémentaire pour les enfants qui sont passionnés par la lecture. Toutefois on constate que dans ce milieu scolaire mahorais, on a à chaque année une poignée d’élèves qui ont un niveau performant en terminale et qui décrochent le bac avec brio.
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY, Professeur d'histoire-géo à Mayotte