L’héritage de la présidence d’ IKILILOU va laisser un gout amer pour le nouveau pouvoir en place depuis mai 2016 . Entre les...
L’héritage de la présidence d’ IKILILOU va laisser un gout amer pour le nouveau pouvoir en place depuis mai 2016 . Entre les contraintes budgétaires et le maintien des recrutements massifs pour convenance personnelle à la fin d’ un mandat , les nouvelles autorités ont choisi de mettre sur le carreau des agents publics , qui ont eu la garantie d’ échapper à la spirale du chômage et à la précarité ambiante . L’ancien président IKILILOU et son ancien vice-président Mamadou chargé des finances ont continué depuis 2012 à recruter à tout va tout en passant outre les recommandations du FMI.
Les conséquences de cette gestion chaotique sont les effectifs en hausse de la fonction publique ; et pourtant depuis 2012 l’ancien vice président Mamadou a pris des engagements auprès des émissaires du FMI de diminuer les effectifs de la fonction publique qui était de 12300 fonctionnaires et d’arriver au niveau acceptable de 10500 fonctionnaires . La loi des finances de juin 2012 rectificative approuvée par le parlement en juin 2012 a replacé les salaires de la fonction publique à un niveau plus compatible avec la mobilisation des recettes de l’ Etat , ce qui signifie qu’on est revenu à l’ ancienne grille indiciaire des agents publics faisant revenir la masse salariale dans les proportions de 1.5 milliards de francs comoriens alors que la nouvelle grille salariale de l’époque était de 1.9 milliards francs comoriens.
Ces engagements d’ assainir les finances publiques sont restées lettres mortes car deux ans après , c’est -à dire en 2014 la cour des comptes de l’Union des Comores a alerté les autorités de l’époque sur la gestion du budget 2014 qui est contraire aux pratiques généralement admises en matière des finances publiques . IL y a eu un manque de lisibilité des objectifs assignés à la loi des finances dans la gestion du budget de l’ Etat . Peut –on dire que Mamadou en tant qu’homme d’ Etat tant vanté à la cantonade par ses thuriféraires de tout bord était –il un piètre gestionnaire ? Au final , ce qui a été constaté , c’est que le déficit s’est fortement aggravé en passant de 1730 millions en 2013 à 3020 millions francs comoriens en 2014 et ne cesse d’augmenter d’année en année.
Les dépassements de crédits , surtout dans la gestion de la masse salariale et l’ acquisition des biens et services sont d’ après nous à l’origine de ce déficit budgétaire abyssal qui oblige d’annuler ces recrutements qui vont ternir l’image de ces nouvelles autorités.
Ces difficultés budgétaires vont sérieusement affecter toute politique sociale ou de relance économique de ce gouvernement actuel . Nous tenons à rappeler que l’année 2015 a été marquée par de graves crises sociales dans les secteurs de l’ éducation et de la santé, et qu’en matière de droit social les Comores se situent loin aux droits de l’Etat à faire respecter les droits des travailleurs notamment l’inscription obligatoire à la caisse de sécurité sociale , le SMIG , le paiement des pensions de retraite. L’absence au pays des institutions comme des tribunaux administratifs ou un conseil de prud’hommes pour défendre des agents publics ou privés rend le combat de ces licenciés inefficaces.
Dans une démocratie moderne , les droits des travailleurs doivent être une priorité pour promouvoir le dialogue social et réduire les inégalités salariales et apaiser les rancœurs , de ceux qui ont subi des licenciements abusifs. Pour nous, le gouvernement devrait trouver une issue honorable pour ces agents en examinant au cas par cas la situation de chaque agent en fonction des besoins des différents ministères ; car s’il laisse sur le carreau ces agents , il y aurait une perception négative du Président AZALI et son gouvernement qui seront taxés de pratiquer la chasse aux sorcières dans un contexte de chômage de masse.
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY