Ces derniers mois l’économie française connait une conjoncture favorable à la croissance économique. Il faut espérer que les nouvelles auto...
Ces derniers mois l’économie française connait une conjoncture favorable à la croissance économique. Il faut espérer que les nouvelles autorités fraîchement élues dans notre pays sauront rapidement mettre en place les réformes structurelles nécessaires permettant de mieux asseoir cette bouffée d’oxygène qui parviendra chez nous certainement.
En effet, la diaspora comorienne de France se compte par dizaines de milliers. On estime aujourd’hui à plus de 320 000 comoriens sur le sol français, soit un peu plus du tiers de la population comorienne. Aussi, le tiers de cette forte communauté comorienne de France habite à Marseille, ville où le chômage coiffe les 13 %. Plusieurs comoriens de la diaspora y ayant élu domicile, sont victimes de ce fléau.
Par ailleurs, la France connait trois trimestres successifs de croissance positive de son PIB : +0,6 % au premier trimestre 2016. Pour toute l’année 2016, l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) mise sur une progression du PIB à +1,7 %.
Dans un autre registre, un économiste américain du nom d’Arthur OKUN établit une relation entre taux de chômage et taux de croissance pour prévoir le nombre des chômeurs dans un pays. Pour la France, la loi Okun stipule qu’il faut que l’économie retrouve une croissance du PIB équivalente à +1,9 % (+1,5 % pour certains).
Ainsi par extrapolation, si l’économie française arrive à décoller et que la croissance du PIB français se confirme aux prévisions de l’INSEE, le chômage baissera, plusieurs milliers d’emplois se créeront, les comoriens de la diaspora bénéficieront de cette relance économique et par ricochet la relance économique viendra sonner à notre pays. Encore faut-il savoir l’accueillir.
Pour ce faire, il faudrait au préalable que le pouvoir actuellement en place adopte les réformes structurelles nécessaires devant consolider une économie en mal à se développer pour prolonger les effets de la relance économique française aux Comores. Certaines réformes me semblent urgentes :
- Canaliser les flux monétaires de la diaspora via les agences de transfert d’argent et des bagages du voyageur en privilégiant des canaux beaucoup plus classiques (le réseau bancaire), mettre à disposition de la diaspora des guichets bancaires accessibles en France à moindre coût (ou gratuit) afin de développer la bibancarisation et faire contribuer les agences de transfert de fonds, à hauteur d’un taux dissuasif des sommes confiées.
- Encourager l’épargne de nos compatriotes de l’extérieur à travers un produit bancaire via la bibancarisation avec une rémunération plus intéressante, en tout cas à un taux d’intérêt supérieur au taux d’intérêt du livret A français
- Mettre en place une caisse de dépôt et d’accompagnement pour les infrastructures qui devrait avoir pour objet l’accompagnement de la politique des grands travaux de l’Etat, tels que les infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires et la politique du logement… en se servant des fonds du livret de la diaspora et les autres fonds provenant de l’aide extérieur.
- Relancer à la fois la consommation et l’investissement des particuliers en mettant en place une banque des initiatives populaires qui accompagnera les créateurs d’entreprises dans leurs initiatives et soutiendra les investisseurs afin de créer des emplois. Cet outil permettra aux entreprises d’accroître leurs productions à partir du crédit et aux ménages (les particuliers) de satisfaire leurs besoins par la consommation.- Exiger de la Banque Centrale des Comores à soutenir l’économie du pays en intéressant les banques du réseau par des taux directeurs avoisinant les 0 % (comme le pratiquent actuellement la Federal reserve et la BCE) facilitant ainsi les demandes de crédits pour la création des Petites et Moyennes Entreprises ainsi que les très Petites entreprises notamment les artisans afin que ceux-ci puissent se refinancer facilement. Lutter aussi contre l’inflation est une des missions essentielles de la BCC, elle ne doit pas la prendre à la légère.
Saïd Hamidou ALLAOUI
Economiste Statisticien