Face à un chômage massif aux Comores en particulier auprès des jeunes dont plus de 45% d'entre eux sont sans emploi, il est essentiel d...
Face à un chômage massif aux Comores en particulier auprès des jeunes dont plus de 45% d'entre eux sont sans emploi, il est essentiel de relancer la construction d'une industrie touristique porteuse de croissance économique, de gisements d’emplois nouveaux, et créatrice de richesses et de revenus pour les communautés villageoises dans le cadre d’un tourisme durable. Quand on sait qu'à peine 20 000 touristes hors diaspora comorienne viennent chaque année aux Comores alors à Maurice ils dépassent désormais la barre d'un million de touristiques en créant des milliers d'emplois, il convient de sortir du conservatif ambiant pour engager une véritable politique touristique, créatrice de valeur ajoutée et d'emplois durables.
Par Darchari MIKIDACHE, acteur politique et président du think tank "Cercle des Économistes et des Experts Comoriens (CEEC)
Pour ce faire, il est important de réformer l'organisation du tourisme comorien. Une agence dédiée à son développement, doté de fonds propres et pérennes devra venir renforcer l'Office National du Tourisme dans la mise en place d'un tourisme, de qualité, organisé, labellisé et porteur de produits et services de qualité à des prix compétitifs. Cela ne suffirait pas car un programme de formation des agents du secteur est nécessaire en plus de la nécessité de mettre en place une organisation de transports interrégionaux fluides en s'appuyant sur l’Alliance « Vanille » initiée par la Commission de l'Océan indien. Il faudrait travailler pour capter les touristes qui visitent les autres îles de l'Océan indien dont le nombre pourrait dépasser les 20 millions d'individus à l'horizon 2030 selon des études menées par la Commission de l'Océan indien.
Les autorités publiques compétentes notamment les vice-présidences chargées des transports et du tourisme devraient agir vite pour mettre en place un plan opérationnel pour relancer la filière touristique car cette dernière aura des effets directs et connexes non négligeables à terme sur la relance de la croissance économique interne.
De même, les ministres chargés de l'aménagement du territoire et des Infrastructures sont invités à mettre en œuvre un programme opérationnel pour améliorer les infrastructures routières, touristiques et celles des transports tout en développant un véritable partenariat public-privé en matière de mobilisation de capitaux
La combinaison de ces stratégies permettrait de développer à terme une filière touristique, créatrice de richesses et d'emplois pour les Comoriens avec les effets positifs en matière de ressources fiscales additionnelles induites. La fin des délestages électriques devra être stabilisée bien entendu le plus rapidement possible avec le développement d'énergies renouvelables en attendant et de façon complémentaire la livraison de la centrale thermique à fioul lourd mise en chantier par le précédent régime.
Sans volonté politique réelle ni une détermination à nommer les personnes compétentes aux responsabilités clés, une telle stratégie restera lettre morte. J'appelle de mes vœux le renforcement des capacités humaines et financières pour faire émerger à terme une industrie touristique porteuse de croissance économique et créatrice d'emplois au plus grand bénéfice de la population comorienne.
Par Darchari MIKIDACHE, acteur politique et président du think tank "Cercle des Économistes et des Experts Comoriens (CEEC)