Dans notre pays, les zones côtières sont transformées en dépotoirs de déchets d'origines et de formes diverses. Les activités d'a...
Dans notre pays, les zones côtières sont transformées en dépotoirs de déchets d'origines et de formes diverses. Les activités d'aménagement se font de manière anarchique et les relations naturelles et artificielles entre la mer et la vie trop souvent négligées.
En plus, les études d'impacts environnementaux et sociaux rarement effectuées sont pour la plupart improvisées et ne présentent pas d'indicateurs de suivi fiables. La collecte des informations concernant l'environnement côtier constitue une étape primordiale avant toute tentative de gestion des ces zones sensibles.
En effet, la connaissance de la longueur exacte de la côte, les différentes formes du paysage littoral, l'emplacement et le nombre de plages sableux, la position des installations touristiques par rapport à la mer, la localisation et étendu des golfes, baies et zones humides constitue l'étape la plus primitive.
Dans ce cadre-là, le ministère en charge de l'environnement a déjà bénéficié le financement d'un projet de gestion intégrée des zones côtières(GIZC). Mais le manque de collaboration et d'information n'aide pas vraiment à atteindre les objectifs définis en amont. Si on aujourd'hui on se pose des questions relatives aux ressources naturelles (eaux, biodiversité, aires protégées, site archéologiques sous marine, sol et forêt), cela peut rendre fou car en termes de développement, ces zones jouent un rôle important sur le plan démographique, agricole, énergétique, industriel, urbain et touristique.
C'est pour cela que les institutions concernées doivent aujourd'hui être capables d'établir un lien entre la culture comorienne et la mer, connaitre le nombre de touristes par année afin de déterminer la place du tourisme dans l'économie.
Les impacts environnementaux associés à ces zones sont multiples et agissent sur le développement urbain, la pêche, les changements climatiques, les rejets telluriques et l'érosion côtière. En l'absence d'un programme réaliste qui tienne compte de tous ces enjeux, aucun projet de gestion n'apportera des solutions.
Sur le plan de la réglementation, de la relégation de l'aménagement du territoire, du domaine publique et maritime, des études d'impacts sur l'environnement, des rejets, de la lutte contre la pollution et des conventions internationales devront être menées et traitées à l'assemblée nationale afin d'établir des lois efficaces et applicables chez nous.
La coopération internationale est importante mais elle ne pourra pas résoudre nos problèmes. C'est à nos équipes (géologues, biologistes, sociologues, ingénieurs et parlementaires) de se mettre au travail avec l'appui du gouvernement.
Dans la pratique, il va falloir, en premier lieu, identifier les problèmes relatifs à ces zones, Une fois les problèmes identifiés, il faudra ensuite évaluer la situation écologique et environnementale des sites.
Quand à la politique sectorielle (tourisme, industrie, transport, agriculture et énergies), elle doit intégrer la dimension environnementale pour s'orienter dans la durabilité. La gestion des occupants temporaires et la surveillance de la qualité du milieu marin nécessite le travail d'une police côtière qui veille. Il faudrait enfin contrôler l'érosion marine pour permettre la réhabilitation des plages, quantifier la production halieutique et déterminer les indicateurs de développement durable.
J'espère que le ministère de l'environnement prendra les mesures appropriées pour qu'enfin nos autorités puissent disposer des informations concernant :
- la répartition spéciale de la population vivant dans le littoral
- la couverture de la faune et la flore marine en fonction des zones (parc nationaux, réserves naturelles et zones humides)
- l'évolution de la capacité d'hébergement par zone touristique dans le temps
- la pollution côtière
Youssouf Ben Ali Abdallah, ingénieur océanologue
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