En cette période post-électorale, l’élite politique nationale qui a soutenu et combattu Azali ne pense qu’à une chose : décrocher un poste ...
En cette période post-électorale, l’élite politique nationale qui a soutenu et combattu Azali ne pense qu’à une chose : décrocher un poste politique valorisant, elle veut tirer profit de l’appareil d’Etat. Attitude légitime car on ne fait pas de la politique pour aller au paradis !
Mais il semble que cette élite serait vraiment à la hauteur des enjeux du moment si elle se battait moins pour ce qu’elle pourrait apporter à l’Etat mais plutôt pour ce qu’elle pourrait lui apporter : chercher à savoir comment relever toutes les sociétés d’Etat qui sont presque toutes à terre (sauf la SNPCF et Comores Telecom qui tombera rapidement à terre si elle n’est pas dotée d’un stratège habile à même de gérer la dure concurrence qui lui sera imposée par Telma), trouver des solutions au chômage de masse qui mine la jeunesse comorienne, imaginer les Comores de demain (les projets prometteurs, les investissements adéquats, les formations appropriées…).
Car le problème comorien aujourd’hui n’est ni institutionnel ni politique mais bel et bien économique : si Azali Assoumani et son équipe passent à côté de cela, ils seront probablement balayés par la jeunesse comorienne formée par l’Université des Comores qu’il a d’ailleurs mise en place avant la fin du mandat, comme cela s’est déjà passé ailleurs.
La diaspora comorienne de France, formée, organisée, structurée, intelligemment politisée, pourrait être, j’en suis absolument convaincu, l’une des solutions au mal être comorien.
Et pourtant, étrangement, la diaspora travaille aujourd’hui, involontairement et partiellement au sous-développement des Comores : importation du communautarisme en France, intérêt exclusif et immodéré du développement des villages et du grand mariage. Oui du grand-mariage qui reste au moins un contre-sens économique complet dépassant l’entendement : cette institution oriente toute l’économie de Ngazidja non pas dans la production de richesses qui profiterait à tout le monde mais dans des dépenses ostentatoires…
Une réflexion apaisée et intelligente sur la diaspora conclurait, j’en suis persuadé, que pourrait non pas seulement être une solution aux multiples maux du pays mais la solution, et ce, pour plusieurs raisons. D’abord parce que n’étant miséreuse, elle est moins soumise à la tentation de la corruption : elle voterait moins en fonction des billets de banque et des contrats précaires distribués lors des périodes électorales qu’ en fonction des résultats obtenus par les candidats dans leurs précédentes fonctions, ce qui serait une révolution politique majeure dans le pays. Ensuite, cette diaspora, vivant et travaillant dans un pays développé, a acquis certains bons réflexes utiles et nécessaires au développement économique : le travail bien fait, la planification, la gestion de l’argent ainsi que sa valeur…
Enfin, elle peut réunir des liquidités importantes et les investir aux Comores dans la création d’entreprises : ce dont le pays a cruellement besoin aujourd’hui. Car un vent de libéralisation économique semble souffler à Beit Salam et à Mrodjou : Azali Assoumani et Hassani Hamadi semblent comprendre les enjeux du moment et ont l’air déterminé, à juste titre d’ailleurs, à administrer aux Comores la solution libérale préconisée par Guy Sorman. Etant social-démocrate, je ne peux que les encourager : bons vents à vous messieurs le président et le gouverneur !