Des expulsions d'étrangers par des collectifs de villageois ont encore eu lieu dimanche dans l'île de Mayotte, secouée par des trou...
Des expulsions d'étrangers par des collectifs de villageois ont encore eu lieu dimanche dans l'île de Mayotte, secouée par des troubles sociaux depuis le début de l'année. Le Cran a déposé un référé liberté contre l'Etat français, dont l'inaction est, selon l'association, responsable de cette situation explosive.
Depuis janvier, Mayotte vit au rythme des "décasages". C'est ainsi que les habitants de l'île appellent ce qui ressemble désormais à un rituel du dimanche : des milices de villageois font la chasse aux comoriens des autres îles de l'archipel des Comores en détruisant leurs maisons, pillent leurs biens et les agressent. Ils seraient plus d'un millier a avoir subi de telles brimades. Une situation "préoccupante" selon le Conseil Représentatif des Associations Noires (Cran), qui a lancé, mardi, une action judiciaire contre l'Etat et qui s'en est expliqué ce mercredi devant la presse.
Un référé liberté a en effet été déposé sur ce sujet auprès du tribunal administratif par l'association, laquelle considère que la 3ème île des Comores subit la carence des autorités françaises. "Nous avons interpellé l'Etat français, en vain", a rappelé, inquiet, Louis-Georges Tin, le président du Cran. Et son avocat Me Joanes Louis d'appuyer : "Mayotte, malgré le fait qu'il s'agisse "d'un département français", est tout sauf un Etat de droit. C'est un Etat sauvage."