Vous direz à Mamadou, que Laurent Gbagbo comptait beaucoup sur la cour constitutionnelle ivoirienne pour être élu, Aujourd’hui, c’est la c...
Vous direz à Mamadou, que Laurent Gbagbo comptait beaucoup sur la cour constitutionnelle ivoirienne pour être élu, Aujourd’hui, c’est la cour pénale internationale qui le juge !
Vous direz à Mamadou, que si on gagne une élection grâce à la cour constitutionnelle, il n’y aurait plus jamais d’alternance politique en Afrique ou dans le reste du monde.
Vous direz à Mamadou de ne pas plonger notre pays dans une guerre civile comme l’a fait en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo en 2010.
Vous direz à Mamadou que pour la petite histoire, le peuple ivoirien avait voté massivement pour Alassane Ouatarra (selon les résultats annoncés par la commission électorale) mais que la cour avait décidé autrement, le résultat de la décision de la cour était sanglant, le conflit ivoirien naît de celle-ci a fait plus de 3 248 morts, nous ne voulons aucun mort aux Comores.
Vous direz à Mamadou, qu’il a toujours clamer qu’il est un homme de paix et de droit, c’est aujourd’hui que le peuple comorien a plus besoin de cette sagesse et non d’une guerre civile.
Vous direz à Mamadou que le peuple comorien a du respect et de l’estime pour lui, en le classant 2em sur 25 candidats, mais c’est Azali que le peuple a choisi, et que je sois contre, pour ou neutre, je me dois de respecter ce choix.
Vous direz à Mamadou que si son unique souhait est de servir son peuple, il y a d’autres moyens de le faire comme enseigner à l’université comme il l’avait promis.
Vous direz à Mamadou que le peuple comorien d’hier n’est pas celui aujourd’hui, et que ce peuple fera tout pour faire respecter son choix.
Enfin, vous direz à Ikililou que Boni Yayi (ancien président du Benin) avait son candidat lui aussi, mais il a préféré la démocratie à la violence, il a accepté le choix du peuple.
Vous direz au chef d’Etat-major que le silence est une règle d’or mais il y a un moment ou le silence devient un acte de trahison.
Vous direz au Président de la cour constitutionnelle qu’en mai 2011, son collègue ivoirien Paul Yao N’dre lors de la passation de pouvoir de Ouatarra (pour la petite histoire, le conseil constitutionnel ivoirien a du annulé sa décision précédente qui faisait de Gbagbo président) disait ceci « Nous sommes allés tous trop loin, nous n`avons pas tous voulu entendre raison, Satan nous a possédés tous » et il regrette amèrement sa décision, vous avez l’occasion aujourd’hui de nous éviter un scénario à l’ivoirien.
J’espère que chacun prendra conscience de la responsabilité qui est la sienne et que la démocratie et la paix triompheront dans mes îles que j’aime tant.
Iddy Soidroudine Boina, Diplômé en sciences politiques et en droit public à l'université Cheikh anta Diop de Dakar (Sénégal )