Aux Comores, le décret présidentiel mettant fin aux fonctions de directeur général du quotidien national Al-Watwan fait couler beaucoup d...
Aux Comores, le décret présidentiel mettant fin aux fonctions de directeur général du quotidien national Al-Watwan fait couler beaucoup d'encre. A une semaine de l'investiture du nouveau président élu, quelles sont les raisons qui ont poussé le président Ikililou Dhoinine à ce qui sera certainement son dernier coup d'éclat ?
Limoger le directeur général du quotidien de l'Etat quatre mois seulement après sa nomination à ce poste, cela soulève différentes questions.
Azali Assoumani élu, ce dimanche 15 mai 2016, nouveau président des Comores par la Cour Constitutionnelle. © Ibrahim Youssouf/AFP |
D'abord pourquoi l'avoir nommé ? Ahmed Ali Amir est connu pour sa plume objectivement critique et sa foi absolue en la liberté de la presse. Sa nomination à la direction du journal a été concomitante avec l'ouverture des campagnes électorales. Personne n’imaginait que ce poste servirait à l'occuper à autre chose qu'à rédiger des articles pouvant embarrasser les uns ou les autres. Il n'en a rien été.
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Ahmed Ali Amir est avant tout un journaliste inflexible face à la censure. Ce n'est pas la première fois que sa liberté de ton lui vaut d'être rétrogradé. L'homme de presse a même fini par s'en amuser. Il a signé cette semaine trois éditoriaux qui ont fait grand bruit. L’un sur le déroulement des récentes élections, un deuxième sur le bilan ou plutôt le non-bilan du gouvernement sortant et enfin un autre sur le silence des autorités comoriennes face au drame que vivent leurs ressortissants à Mayotte en ce moment.
Son éviction sonne donc comme une réprimande, une tape sur les doigts d'un instituteur qui part à la retraite dans six jours. Avec RFI