Le prochain patron du Mirex s’appuiera sur les désormais seize représentations diplomatiques des Comores dans le monde pour représenter et ...
Le prochain patron du Mirex s’appuiera sur les désormais seize représentations diplomatiques des Comores dans le monde pour représenter et promouvoir la souveraineté nationale, améliorer l’image du pays, signer les adhésions aux traités et pactes internationaux et tenter de trouver une solution à l’épineuse question de Mayotte. Il pourrait aussi assumer d’autres missions : œuvrer à délimiter les frontières maritimes du pays, rentabiliser sa position stratégique due à sa géographie, aider à relever les défis sécuritaires du monde (combattre le terrorisme islamiste par exemple) et environnementaux. Il pourrait aussi s’occuper convenablement de la diaspora comorienne installée à l’étranger. Un rappel : la diaspora comorienne de France transfère plus de 90 milliards FC par an aux Comores.
Dans une démarche d’économie de moyens, la diplomatie comorienne devrait prendre essentiellement trois directions principales : la France, la Chine et le monde arabe.
La France reste le premier partenaire économique des Comores : la BNP a détenu pendant presque trois décennies le monopole bancaire aux Comores, Total celui des produits pétroliers. Vitogaz livre le gaz, Alcatel fournit Comores Télécom, Graphica s’occupe de l’imprimerie, Colas des routes, l’Agence Française de Développement (AFD) finance des micro-projets aux Comores. Et la Banque de France garantit encore la monnaie comorienne.
Il faudrait cependant se mettre autour de table avec la France pour discuter, calmement de ses attentes et de ses intérêts aux Comores, tenter de les lui garantir (dans la mesure de l’acceptable) et lui demander, amicalement mais fermement, en retour de respecter loyalement ceux des Comores. Cela pourrait décrisper partiellement les relations bilatérales et permettre de combattre le sentiment anti-Français fort présent dans le pays. Du fait des relations historiques entre les deux pays, de l’élite comorienne majoritairement francophone, de la présence des 300000 Comoriens en France, cette dernière pourrait rester, pour longtemps encore un partenaire privilégié des Comores.
Les Comores pourraient cependant renforcer encore leurs relations avec la Chine qui est toujours à la recherche de matières premières et de débouchés pour ses entreprises en Afrique. Il est vrai qu’on lui reproche de pratiquer, une fois installé dans un pays, une concurrence destructrice pour l’économie locale, de nourrir donc le chômage du pays, de s’accaparer des terres sans respecter l’environnement du pays. Mais il soutient aussi plusieurs pays africains (abandonnés par l’Occident qui se contente depuis bien longtemps de leur donner des leçons de bonne gouvernance !) en leur prêtant des liquidités à des conditions avantageuses et en les dotant d’infrastructures nécessaires au développement économique. Il faudrait en revanche bien discuter avec elle des conditions de cette coopération afin d’amoindrir ses aspects négatifs.
Le monde arabe (l’Arabie Saoudite, le Qatar, les Emirats et le Koweït) reste le troisième axe sur lequel la diplomatie comorienne pourrait s’appuyer pour le développement économique des Comores. Ces pays, proches des Comores par la religion et la langue, disposant d’énormes liquidités, pourraient, s’ils le souhaitaient, les aider à se développer. Il faudrait par contre qu’ils apportent cette aide dans des domaines où il y a vraiment besoin ! La Libye de Kadhafi a financé, par exemple, la construction de la bibliothèque universitaire de Nvouni.
N’ayant ni pré carré ni langue ni idéologie à défendre, les Comores devraient développer une politique étrangère essentiellement économique axée sur la France, la Chine et le monde arabe.
Nassurdine Ali Mhoumadi, docteur ès Lettres