Une plainte contre l’Etat français pour que l’Etat de droit soit respecté à Mayotte Plus d'un millier de personnes ont été expulsée...
Une plainte contre l’Etat français pour que l’Etat de droit soit respecté à Mayotte
Plus d'un millier de personnes ont été expulsées de leur domicile ces dernières semaines par des collectifs d'habitants à Mayotte, de manière complètement illégale et avec la passivité complice des autorités françaises.
Ces exactions ont commencé le 20 décembre 2015 et se sont poursuivies les mois suivants selon le même mode opératoire ; un « collectif d’habitants » fixe un ultimatum aux propriétaires afin qu’ils expulsent les « étrangers » à qui ils louent leur habitation. Puis, à une date annoncée à l’avance par le collectif et communiquée aux autorités, les habitants sont expulsés violemment et les habitations saccagées et brulées.
Des centaines de personnes se retrouvent aujourd’hui sans domicile fixe, isolées, traumatisées, des enfants ont été déscolarisés et ce, dans un pays censé garantir les droits de l’homme.
Le week end du 28 avril ainsi que le 5 juin, il a déjà été annoncé des expulsions arbitraires sans qu’à ce jour les autorités n’aient pris de mesures.
C’est pour toutes ces raisons que j’ai déposé aujourd’hui un recours en urgence devant le tribunal administratif de Mayotte afin de contraindre l’Etat à protéger les habitants. Je demande à ce que les libertés fondamentales d’intégrité humaine et de sécurité sur un territoire administré par la France soient garanties et respectées.
Je suis prêt à aller devant le Conseil d’Etat dans une dizaine de jours, si le tribunal administratif de Mayotte refusait de contraindre le préfet à faire respecter l’Etat de droit.
Il ne peut y avoir des citoyens français de seconde catégorie. La passivité des autorités à Mayotte est incompréhensible et indigne de notre pays.
Ne pas agir équivaudrait à cautionner ces actes barbares.
Saïd AHAMADA
Adjoint au Maire du 8e secteur de Marseille
Tel : 06.15.91.04.41