La France n’est vraisemblablement pas prête à abandonner sa politique néocoloniale aux Comores. Elle a affiché sans complexe aucun, son sou...
La France n’est vraisemblablement pas prête à abandonner sa politique néocoloniale aux Comores. Elle a affiché sans complexe aucun, son soutien au candidat du pouvoir Mohamed Ali Soilih alias Mamadou, par le biais des observateurs mandatés par l’Union Européenne. Des bulletins pré-cochés en faveur de Mamadou ont été retrouvés dans les bagages d’une espagnole à l’île de Mohéli, faisant partie de cette délégation censée sécuriser le scrutin. Pire, l’Union européenne appuie la demande du candidat arrivé au second tour grâce à la fraude, pour une organisation partielle du scrutin, dans seulement quatorze bureaux de vote !! Devant le tollé provoqué par cette ingérence, l’Union Européenne s’est rétractée et a publié un communiqué affirmant qu’elle s’en remet à la décision de la Cour Constitutionnelle.
Qui aurait pu croire que la France, se vantant d’être le pays des droits de l’homme, serait encore capable de telles manœuvres en 2016, bafouant ainsi la liberté d’expression du peuple comorien par les urnes ? L’hypocrisie de la diplomatie française, qui prône d’un côté partout en Afrique, la démocratie et l’Etat de droit, et de l’autre œuvrant pour déstabiliser les hommes politiques africains osant agir à l’encontre de ses directives, est tout simplement insupportable.
Il faut comprendre que la France, lorsqu’elle intervient dans ses anciennes colonies, défend avant tout ses intérêts économiques, stratégiques et politiques. Mohamed Ali Soilih, est l’homme qui a attribué de manière illicite, des marchés publics à LAFARGE, BOLLORE, COLAS etc… pour ne citer que les plus grands. Les marchés publics constituent l’une des principales sources d’enrichissement des fonctionnaires, dont le chef d’orchestre est Mamadou. Ces pratiques minent complètement l’économie et mettent à mal les entreprises locales. D’importantes réserves en gaz et en pétrole ont été découvertes par des sociétés américaines aux larges de la Grande-Comore et à la limite des eaux mozambicaines, la France voudra sa part du gâteau et qui d’autre que Mamadou pourrait mieux la servir ?
La lutte contre « l’immigration » à Mayotte constitue un vrai échec car 70% des reconduits à la frontière, reviennent très vite à Mayotte, le lendemain même pour certains. Il fût un temps où, à l’approche de la fête de la Ide El fitr, qui marque la fin du ramadan, certains « clandestins » se rendaient d’eux même à la PAF afin d’être reconduits aux Comores et fêter ainsi la Ide aux côtés de leurs proches, aux frais du contribuable français.
Ils étaient certains de pouvoir rentrer à Mayotte à la date qui leur convenait. Lorsque le Ministère de l’Intérieur publie des chiffres pour démontrer le travail extraordinaires des policiers et gendarmes qui reconduisent à la frontière plus de vingt mille « clandestins », ils devraient aussi publier les chiffres de ceux qui retournent. Pourquoi la France s’obstine à lutter contre l’immigration à Mayotte de la même manière qu’en Guyane ? Pourquoi refuse-t-elle de reconnaître que cette immigration massive est la conséquence de sa décision unilatérale de décréter que Mayotte est française ? Je dis décréter car le deuxième référendum d’autodétermination à l’indépendance organisé par la France, était complètement illégal et non reconnu par les Nations Unies et l’Union Africaine.
Ne faudrait-il pas œuvrer pour le développement économique des Comores en soutenant par exemple des hommes politiques intègres comoriens soucieux du bien-être des populations?
ABOU
Citoyen franco-comorien