« Notre priorité, c’est l’électricité » a d’emblée annoncé le nouveau président comorien la semaine dernière. Le cap est donné, la priorité...
« Notre priorité, c’est l’électricité » a d’emblée annoncé le nouveau président comorien la semaine dernière. Le cap est donné, la priorité de l’état c’est le cœur de l’économie, malade depuis Ahmed Abdallah : l’électricité. Et l’ancien régime Ikilou n’a nullement trouvé de solution, non plus.
Travailler sur ce dossier exige de jeter un œil sur les choix de nos voisins : qu’il s’agisse des Maldives, des Seychelles ou de l’île Maurice, ils connaissent une fourniture stable d’électricité.
Leurs sociétés de production et de gestion de l’électricité connaissent une gestion transparente et rigoureuse, tournée vers l’investissement dans les énergies du futur.
Avec une production d’électricité entre 100 et 200 Megawatts, pour couvrir les besoins de leurs populations, nos voisins ont recours au gasoil, pour 80 à 90 % de leur production. Il ne s’agit pas du fioul lourd proposé aux Comores par Idi Nadhoim, qui serait une catastrophe écologique majeure. Le gasoil est plus léger, moins dangereux.
Tout de même, l’essentiel de la production se repose sur un combustible dit « polluant », car brulant du gazoil, ou du biocarburant dans le cas de l’île Maurice, pour maintenir une fourniture sans coupures pour les populations et tout en parvenant à dégager des marges de bénéfices pour les sociétés.
Néanmoins, ces dernières années, des investissements ont été faits dans le secteur des énergies renouvelables dites « propres » : les Maldives produisent, en phase test actuellement 3% de leur électricité par les éoliennes et envisagent à terme atteindre les 60 % d’ici 2030. Aux Seychelles on a atteint 15% de la production par le parc des panneaux photovoltaïques et on parle d’un remplacement de la production totale de l’énergie du pays par les moyens dits « verts » dans les prochaines années.
Le souci de la rigueur est la norme.
Une constante cependant, qu’il soit pour les sociétés d’état aux Maldives et aux Seychelles ou la société privée à l’île Maurice, le souci de la rigueur est la norme. Par exemple, tous les ans la société chargé de l’électricité aux Maldives publient sur leur site internet,l’audit de l’année consultable par la population. On peut y voir les profits, les investissements réalisés et les objectifs atteints par le staff dirigeant.
Dans ces pays on note également un fonctionnement normal de l’appareil juridique. Une étude récente effectuée à aux Seychelles indique que la population accorde une confiance – mesurée certes – mais une confiance tout de même à la justice. Cela est dû au fait que les cas de corruption, si ils sont constatés et signalés sont poursuivis et les auteurs jugés et condamnés. Cela dissuaderait, aux Comores, les candidats aux détournements des biens des sociétés d’état de passer à l’acte.
Ma-Mwe, faut-il la privatiser ?
Les stratégies menées par les gouvernements successifs ont produits à chaque fois les mêmes résultats catastrophiques : changer de directeur, attendre qu’il commette un détournement pour le remplacer … Cela n’a évidemment fait qu’enfoncer Ma-Mwe.
Acheter de nouveaux moteurs ne constitue pas en soi une solution viable, il faut une véritable stratégie, un modèle économique rentable et des hommes compétents pour les mener, dans un climat de rigueur. Cela ne peut, raisonnablement pas se faire par l’état, au moment où nous écrivons ces lignes.
Il convient donc d’ouvrir le capital pour être capable financièrement de sauver cette société, tout en atteignant l’objectif de la fourniture régulière et pérennisée de l’électricité dans tout le territoire.
Le nouveau gouvernement a donc des choix stratégiques à faire, le modèle de nos voisins a fonctionné, nous pouvons nous en inspirer, nous appuyer sur leur expériences pour atteindre des objectifs plus ambitieux.
Écrit par Cheikh HASSANE
Écrit par Cheikh HASSANE