En février dernier, l’Union des Comores a connu sa quatrième vague d’élections nationales depuis 2002. Tout comme au Ghana, au Mali, au Sén...
En février dernier, l’Union des Comores a connu sa quatrième vague d’élections nationales depuis 2002. Tout comme au Ghana, au Mali, au Sénégal, à l’île Maurice, au Botswana et en Afrique du Sud, les élections dans notre petit pays d’Afrique, l’Union des Comores, longtemps abonné au coup d’Etat, sont l’exemple à suivre sur le continent. C’est ce qui a valu le Colonel Azali d’être considéré le père de la transition démocratique en Afrique et dans l’Océan Indien.
Aujourdhui, force est de constater que si en 2002, 2006 et 2011, les élections ont aidé à promouvoir la démocratie en Union des Comores, celles d’aujourdhui, d’un troisième tour que je nomme « tir au but » favorisent la poursuite de la guerre ou d’un coup d’Etat par d’autres moyens. Les citoyens comoriens constatent bien que si certains résultats des élections ont été applaudis, ceux de 2016, sous la responsabilité de la présidence de l’Union des Comores, de la cour constitutionnelle et de la CENI, sont devenus des tragiques parodies. En dépit des fraudes de 104% de résultats aux premiers tours, les organes en charge de la jurisprudence et les observateurs internationaux estiment que les scrutins ont été justes.
Ne faut il peut être pas demandé la présence des représentants de candidats en lisse aux travaux de la Cour constitutionnelle qui, sans peine de le constater, souffre d’une crise de division afin d’espérer des élections démocratiques et transparentes ? Si seul Dieu est juge de la malédiction, le temps est juge de l’histoire (cfr Mouhtar et Abdoulmadjid).
Il est vrai que le ridicule ne tue pas lorsqu’on assiste à toutes les scènes d’expériences institutionnelles clairement douteuses. On assiste aussi à des candidats, dirigeants de ce pays qui interdisent la tenue dans les six localités d’Anjouan d’une élection transparente parce qu’elle ne favorise pas les voles. Ils monopolisent et utilisent les ressources de l’Etat pour vouloir acheter la liberté du citoyen et intimident les électeurs. Les comoriens et plus particulièrement les anjouanais méritent le respect dans leur choix.
Pour finir, j’estime qu’il s’avère urgent de créer les conditions indispensables à la démocratie : trouver des hommes républicains et compétents capable de respecter le système et l’administration électorale pour que le meilleur gagne et l’avenir soit meilleur pour les citoyens comoriens.
Toiwilou Mze Hamadi
Enseignant-Chercheur, Université des Comores