Les tribunes du stade municipal de Saint-Louis accueillent un public nouveau depuis vendredi : les disciples de Papa Sané. Une dizaine de j...
Les tribunes du stade municipal de Saint-Louis accueillent un public nouveau depuis vendredi : les disciples de Papa Sané. Une dizaine de jeunes filles au corps et aux cheveux voilés, résolument mutiques. Aucune d’entre elles n’a souhaité s’exprimer, malgré de multiples sollicitations médiatiques.
« Elles sont arrivées vendredi, depuis elles restent là, témoigne le gardien du stade. Et elles ne disent rien. C’est pas la première fois qu’elles viennent ici. La dernière fois, elles sont restées deux ou trois semaines. » Quand on les approche, l’une se cache sous un drap bleu. D’autres détournent la tête. Des tas d’affaires sont empilés non loin d’elles. Elles ne parlent pas non plus entre elles. Elles écrivent chacune dans leur coin, sur un carnet.
« Elles devaient être expulsées vendredi, un match a été annulé, croit savoir un riverain. Je sais pas pourquoi elles sont encore là. » La police municipale a été prévenue, tout comme la gendarmerie.
Les forces de l’ordre sont plutôt embarrassées par la situation. « Aucune solution n’a été proposée pour elles une fois délogées », explique le capitaine Madec à la compagnie de gendarmerie de Saint-Pierre. Ces jeunes filles sont de fait des sans-abri.
Les forces de l’ordre sont plutôt embarrassées par la situation. « Aucune solution n’a été proposée pour elles une fois délogées », explique le capitaine Madec à la compagnie de gendarmerie de Saint-Pierre. Ces jeunes filles sont de fait des sans-abri.
Leur cas, depuis le début, soulève beaucoup d’interrogations. On les a d’abord cru, littéralement, sous emprise du trentenaire, dans cette grande maison où elles vivaient ensemble. Des proches ont tenté par tous les moyens de les faire revenir sur leur choix de vie, à savoir la pratique d’une forme de soufisme. Leur détermination en a ensuite exaspéré plus d’un. Retranchées chez elles, elles alimentaient épisodiquement une page facebook pour se justifier. Elles ont aussi manifesté devant la gendarmerie pour réclamer la libération de leur « Vénérable ». Trois d’entre elles devront s’expliquer au tribunal d’ici quelques mois, suite à cet épisode qui leur a valu d’être mises en examen pour trouble à l’ordre public par la justice.
E.Z.JIR- clicanoo.re