En ces temps de grisaille politique où chaque Clan tente de tirer la couverture sur soi, il est des initiatives salutaires dont la jeunesse ...
En ces temps de grisaille politique où chaque Clan tente de tirer la couverture sur soi, il est des initiatives salutaires dont la jeunesse devrait se faire l’écho. La sortie du livre « Rentre ou ferme-la », de Mladjao Abdoul Anlym fait sans doute partie de ces initiatives qui tiennent le haut du pavé. Car ce livre célèbre en couleur la beauté de l’indignation et de l’insurrection pacifique. Cette beauté que notre jeunesse semble oublier, préférant le silence et la connivence quand la révolte aurait été plus judicieuse.
C’est l’histoire d’un jeune étudiant à qui la vie n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Comme beaucoup de jeunes africains arrivés en France pour les études, il va apprendre à ses dépens que la France n’est pas ce paradis rêvé qu’on lui a tant miroité à coup de publicités. Une fois les premiers pas en France, il va se confronter à la dure réalité de la vie. Et, les mythes de l’Eldorado vont s’écrouler sous le poids des problèmes quotidiens. Ici des blessures infligées par des proches, comme cet oncle qui décida sur fond de crise familiale de lui mettre dehors. Là, des rencontres improbables, qui vont lui ouvrir les yeux sur le véritable fardeau de la tradition archaïque de notre société (jusqu’à la servilité), le tout sur fond de haine, de coups tordus, de chauvinisme et de mentalités rétrogrades. Toute proportion gardée, il y a dans ce récit un parfum de tragédie shakespearienne.
Les parents nourrissaient des amples ambitions pour leur fille ainée. Mais, c’était sans compter sur la bravoure de cette héroïne, qui refusa de vouer sa vie au silence, à la servitude et à l’obéissance des traditions millénaires. Ne vaut-il pas mieux vivre inconnue, dans le vertige des solitudes, plutôt que de trahir la liberté de choisir et d’aimer ?
Comme dans « Les enfants de Toumaï, ouvrage de Thomas DIETRICH », le jeune couple va devoir ébranler les remparts des lois traditionnelles pour se frayer un chemin au milieu des regards inquisiteurs, des tabous, des moqueries, et des détestations.
L’histoire est là des plus originales. Tout y vrai. Et à en juger par la façon dont le récit est agrémenté, on ne saurait douter un instant de la sincérité de ces dires, tant la réalité transpire de chaque lettre. On sent que l’auteur y a mis toute son âme.
C’est aussi un condensé des principaux motifs de rébellion du personnage. On connait déjà ses thèmes de prédilection comme le villagisme, la politique de la mendicité de nos dirigeants, les mariages forcés, qu’il ne cesse de dénoncer à travers ses joutes verbales dans les réseaux sociaux, n’en déplaisent aux marchands de la tradition dont leur complicité dans la pérennisation de ce système féodal aura été ahurissante.
Ce condensé pourrait être l'excellent point de départ d'une vraie réflexion sur notre société, d'une remise en cause de notre système politique, ou tout simplement l’un des ingrédients d’une vraie révolution culturelle et politique que la jeunesse ne devrait jamais perdre de vue.
Youssouf Mdahoma ©habarizacomores.com
Tranches de vie
A travers ce livre qui se veut autobiographique, l’auteur entreprend de nous emmener dans un périple extraordinaire au gré de ses souvenirs. Extraordinaire parce qu’il a réussi à conjurer notre oubli en nous faisant partager ses tranches de vie comme si c’étaient les nôtres. Chacun peut se reconnaitre, du moins en idée dans cette détresse qu’il décrit au fil des pages.C’est l’histoire d’un jeune étudiant à qui la vie n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Comme beaucoup de jeunes africains arrivés en France pour les études, il va apprendre à ses dépens que la France n’est pas ce paradis rêvé qu’on lui a tant miroité à coup de publicités. Une fois les premiers pas en France, il va se confronter à la dure réalité de la vie. Et, les mythes de l’Eldorado vont s’écrouler sous le poids des problèmes quotidiens. Ici des blessures infligées par des proches, comme cet oncle qui décida sur fond de crise familiale de lui mettre dehors. Là, des rencontres improbables, qui vont lui ouvrir les yeux sur le véritable fardeau de la tradition archaïque de notre société (jusqu’à la servilité), le tout sur fond de haine, de coups tordus, de chauvinisme et de mentalités rétrogrades. Toute proportion gardée, il y a dans ce récit un parfum de tragédie shakespearienne.
-« Quand elle parla de notre relation et de notre envie de nous marier à son oncle (père adoptif), il lui demanda de quel village j’étais originaire. En l’apprenant, il lui dit : je t’ai déjà dit qu’on veut quelqu’un du village et toi, tu fais le contraire ».
-Oui, mais tu m’as aussi dit que si je ramenais quelqu’un de bien, on en discuterait. Et lui, il est bien, il a toutes les qualités qu’un homme doit avoir.
-Ecoute, il peut être le prince de son village ou de je ne sais où, ma réponse est non, s’il n’est pas de Mbeni, c’est niet ».
Les parents nourrissaient des amples ambitions pour leur fille ainée. Mais, c’était sans compter sur la bravoure de cette héroïne, qui refusa de vouer sa vie au silence, à la servitude et à l’obéissance des traditions millénaires. Ne vaut-il pas mieux vivre inconnue, dans le vertige des solitudes, plutôt que de trahir la liberté de choisir et d’aimer ?
Comme dans « Les enfants de Toumaï, ouvrage de Thomas DIETRICH », le jeune couple va devoir ébranler les remparts des lois traditionnelles pour se frayer un chemin au milieu des regards inquisiteurs, des tabous, des moqueries, et des détestations.
L’histoire est là des plus originales. Tout y vrai. Et à en juger par la façon dont le récit est agrémenté, on ne saurait douter un instant de la sincérité de ces dires, tant la réalité transpire de chaque lettre. On sent que l’auteur y a mis toute son âme.
Un réquisitoire pour une révolution culturelle
Cet ouvrage bien qu’il soit un récit autobiographique, c’est aussi un véritable réquisitoire contre notre société malade. Malade de ses pesanteurs, malade de ses traditions passéistes au premier chef desquels, le grand mariage. Ce serpent de mer que l’auteur appelle non sans ironie, notre Louis XVI à qui revient au peuple de trancher la tête.C’est aussi un condensé des principaux motifs de rébellion du personnage. On connait déjà ses thèmes de prédilection comme le villagisme, la politique de la mendicité de nos dirigeants, les mariages forcés, qu’il ne cesse de dénoncer à travers ses joutes verbales dans les réseaux sociaux, n’en déplaisent aux marchands de la tradition dont leur complicité dans la pérennisation de ce système féodal aura été ahurissante.
Ce condensé pourrait être l'excellent point de départ d'une vraie réflexion sur notre société, d'une remise en cause de notre système politique, ou tout simplement l’un des ingrédients d’une vraie révolution culturelle et politique que la jeunesse ne devrait jamais perdre de vue.
Youssouf Mdahoma ©habarizacomores.com