La commission électorale est en train de compiler les résultats des élections aux Comores. Dimanche 10 avril, les électeurs étaient appelés...
La commission électorale est en train de compiler les résultats des élections aux Comores. Dimanche 10 avril, les électeurs étaient appelés aux urnes pour élire leur président et leurs gouverneurs. On devrait connaître les noms des dirigeants des trois îles de l’archipel ce mardi, mais pour le chef de l’Etat, il faudra attendre encore. Dans les rues de la capitale, la politique occupe toujours toutes les conversations.
Où que l’on aille à Moroni, on entend des débats sur le résultat du scrutin. Les noms des trois candidats à la présidence sont sur toutes les lèvres et pourtant beaucoup d’électeurs n’attendent pas grand-chose du nouveau chef de l’Etat. En pleine partie de babyfoot avec ses amis, Yassine Mohamed Abdou raconte qu’il a voté nul dimanche. « Je ne vois pas l’importance parce que je pense que c’est du bla-bla. Je n’avais même pas envie de savoir le président », lance-t-il.
En principe, la commission électorale doit communiquer les résultats dans un délai de cinq jours maximum. Plus le temps passe et plusles rumeurs de fraude, de manipulation des résultats se multiplient dans le pays. Mais Abdelakder Aliane pense qu’il ne faut pas trop mettre de pression sur la Céni. « Quand on veut chercher le bon résultat, il ne faut jamais presser la personne qui va le chercher. Il faut avoir le temps. La Céni a une grande responsabilité. On ne veut pas se battre, on ne veut pas se chamailler, on ne veut pas s’insulter les uns les autres. Maintenant on veut avoir de bons résultats », explique-t-il.
En attendant la publication de ces chiffres officiels, certains militants fêtent déjà la victoire. Depuis dimanche soir, la musique n’a pas cessé devant certains QG de campagne.
■ La première dame candidate à Mohéli
Si les Comores sont une République avec à sa tête un président, chaque île est également considérée comme autonome et élit son gouverneur.
Cette année, sur l'île de Mohéli, la première dame du pays a créé l'événement en brigant le poste. Une première. Hadidja Aboubacar fait face à Mohamed Saïd Fazul, fervent opposant au président Ikililou Dhoinine. Une particularité dans ce duel : Saïd Fazul est soutenu par le colistier de Mohamed Ali Soilihi, dit « Mamadou ». Si la première dame est la candidate du parti, elle a de rudes adversaires au sein même de sa famille politique.
A Anjouan, un candidat de l'UPDC, le parti au pouvoir, est opposé à un homme de Juwa, le parti dont le leader soutient Azali Assoumani. C'est donc un duel Mamadou-Azali.
Quant à la Grande Comore, le candidat du pouvoir, Hamada Moussa, dit « Aby », est opposé à un outsider, Hassani Hamadi, qui a bénéficié non seulement des scissions au sein du parti d'Azali Assoumani pour atteindre le second tour, mais finalement aussi de son soutien. Encore un bras de fer entre les deux candidats à la présidence donc.
Les commissions électorales insulaires devraient proclamer les résultats provisoires de ces duels ce mardi. Ils pourraient donner un aperçu de ceux de la présidentielle.