Ce 8 avril 2016, le juriste Ismael SAADI célèbre ses 20 ans de service au profit de son pays. En effet, c’était le 8 avril 1996 qu’il a déb...
Ce 8 avril 2016, le juriste Ismael SAADI célèbre ses 20 ans de service au profit de son pays. En effet, c’était le 8 avril 1996 qu’il a débuté sa carrière professionnelle au Ministère de la justice, au titre de coordinateur de la Composante Juridique du projet d’Appui au Développement des Petites Entreprises (ADPE) à l’âge de 25 ans financé par la Banque Mondiale. A la suite d’un appel à candidature lancé par la Direction Générales des Affaires Judicaires publié dans le journal Al Watwan, il avait postulé et a été retenu à la suite d’un processus de recrutement qui a reçu l’avis de non objection de la Banque Mondiale.
A ce titre il avait en charge de la composante Juridique du projet ADPE qui avait pour objectif le renforcement de l’institution judiciaire, la formulation et la mise en œuvre d’un plan d’actions destiné à améliorer l’ environnement juridique des affaires et a éliminer les faiblesses observées. Ainsi, il a passé 6 ans et demi au service du Ministère de la justice. Son premier contrat de travail a été signé par l’ancien Ministre de la Justice Mohamed Abdoulwahabi qui lui a laissé le libre choix de rédiger son contrat de travail et de fixer son salaire. Au cours de ces années de travail avec ce projet, il a en actif plusieurs grandes réalisations dont la compilation de près de 9 recueils de textes législatifs et élémentaires couvrant les droits des Affaires, le droit civil et la procédure civile.
Cette compilation fait suite à l’adoption par les parlementaires de la loi du 13 décembre 1994 relative à la compilation des textes législatifs et réglementaires. Il contribua à la mise en œuvre du programme de réformes législatives et réglementaires du 16 avril 1996 et à la relance de la publication du journal Officiel des Comores qui a abouti à la reconstitution des tous les numéros non publiés depuis 1992 et la publication régulière des numéros de ce journal jusqu’ à la fin du projet. Il contribua activement au perfectionnement et la formation, des élèves magistrats, des magistrats et des huissiers et de greffiers. Près de de 20 élèves magistrats ont été formés à l’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM) de Bordeaux et à l’Ecole Nationale de la Magistrature et des Greffe (ENMG). Avec l’appui du Centre Canadien d’Etudes de Coopération Internationale (CECI), l’Ecole Nationale d’ Administration des Comores (ENAC) et l’Association pour la Défense de l’Institution Judiciaire (ADIJ), près de 22 étudiants ont suivi la formation des greffiers et d’huissier de justice.
Toujours dans le cadre des activités de ce projet, il contribua au renforcement des capacités des cours et tribunaux par la mise en place de la bibliothèque du palais de justice de Moroni, la sonorisation de la salle d’audience de Moroni, l’acquisition des mobiliers de bureau et des équipements informatiques des trois palais de justice. D’ ailleurs à l’issue d’ un important marché portant sur l’acquisition des équipements informatiques, obtenu à l’époque par la société TEC International, le Directeur de cette société avait voulu remettre à Monsieur SAADI une enveloppe d’argent à titre de récompense pour service bien fait.
Ce denier a refusé en affirmant qu’il n’avait fait que son travail. Le Directeur de TEC lui rétorqua en lui affirmant que « mon petit, tu vas mourir pauvre ! ». Ismael SAADI est aussi l’initiateur des activités de vulgarisation de l’Organisation de l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA) aux Comores. En 1998, il participa à l’organisation par le ministère de la justice d’un séminaire régional de sensibilisation portant sur l’OHADA du 27 au 28 octobre 1998. Avec l’Union européenne, il organisa en 2002 avec la Direction Générale des Affaires judiciaires des séminaires portant sur les actes uniformes de l’OHADA au profit des les greffiers des huissiers de justice, des avocats et des opérateurs économiques, les greffiers en chef et les opérateurs économiques.
A la fin du projet ADPE en décembre 2012, il créa avec des amis un cabinet de consultation juridique et de gestion immobilière « La Clinique Juridique SARL ». A ce titre, il contribua à la création de plusieurs centaines d’entreprises à l’instar de Bonzami Sarl, du paradis des livres, Exim Bank…etc…Cette société apporta une expertise juridique dans des opérations de restructuration des entreprises, de rédaction d’actes et d’ avis juridiques au profit des opérateurs économiques, des cabinets d’étude et du gouvernement.
En tant que consultant indépendant, il a réalisé plusieurs travaux avec des organisations nationales et internationales. Avec Price Waterhouse, il réalisa des études portant sur l’environnement juridique et fiscal du pays. Avec les Nations Unies, il travailla avec le PNUD dans l’élaboration d’un projet sur les droits de l’homme et la justice. Avec l’UNICEF, il participa à la réalisation d’une étude comparative entre la législation comorienne et la convention relative au droit de l’enfant et la rédaction de la stratégie nationale de protection des enfants les plus vulnérables aux Comores. En novembre 2005, il intégra les fonds des Nations Unie pour l’enfance (UNICEF) et occupe depuis la fonction de chargé de programme. Au cours de ces 10 dernières années, il contribua à l’amélioration de l’environnement juridique en faveur des enfants.
Des conventions internationales ont été ratifiées par le pays et plusieurs textes ont été adoptés par l’Assemblée en faveur des enfants notamment le nouveau code pénal. Des fonds ont été mobilisés, plus de 350 millions de Fc, en plus des ressources régulières de l’UNICEF, pour renforcer les capacités de l’institution judiciaire et mettre en place des structures en faveur des enfants victimes de violence. Ainsi les services d’écoute et de protection des enfants victimes de violence et des bridages des mineurs ont été créés et renforcées. Un quartier des mineurs dans la maison d’arrêt d’Anjouan, un nouveau palais de justice de Mohéli et une salle d’audience amie des enfants à Moroni ont été construits. En tant que chargé de programme, il participa à l’élaboration de plusieurs documents nationaux notamment la stratégie accélérée de Développement Durable 2015-2019. Actuellement, il s’attèle à la réalisation d’une cartographie et d’une évaluation du système de protection des enfants aux Comores.
Entretemps, il a contribué bénévolement à la rédaction de plusieurs projets de textes législatifs et réglementaires adoptés par le parlement et le gouvernement. Des projets qu’il a soutenus en conseil des Ministres devant l’ ancien président Azali Assoumani en 2005 et Ikililou Dhoinine en août 2011 : la loi sur les sociétés à capitaux publics et les établissements administratifs du 2 janvier 2006 et le décret portant CHN el Maarouf du 15 septembre 2011. Il a rédigé aussi pour le compte de la mairie de Moroni, le projet de loi portant statut particulier de la ville de Moroni approuvé en conseil des ministres par le gouvernement, mais jamais adopté par l’assemblée de l’Union.
Dès son jeune âge, Ismael SAADI tomba amoureux du milieu associatif. Il a été élu Secrétaire Générale Adjoint de la l’association « Jeunesse musulmane des Comores » à l’âge de 13 ans. C’était l’une des grandes associations comoriennes les plus actives durant les années 80. Il géra à cet effet, la bibliothèque de l’association qui était située dans le quartier de Mtsangani jusqu’ à son départ en France en octobre 1989. En aout 1996, il fut élu Secrétaire Général de l’Association CASM (Centre d’Animation Socio-culturelle de Mtsangani).
A ce titre, il assura la gestion quotidienne du Centre culturel de l’Association qui abritait notamment une salle polyvalente et la première télévision privée du pays, MTV qui forma plusieurs techniciens qui exercent actuellement à l’ORTC et dans d’autres medias du pays. Il participa à la mobilisation des ressources pour financer les travaux de l’association, notamment la réfection des rues et ruelles du quartier. En 1997, il a fait partie des fondateurs de la Mutuelle d’épargne et de crédit ya Komor-Moroni. Il a été élu Secrétaire Général de cette institution lors de l’Assemblée générale constitutive du mois de novembre 1998 et son mandat fut renouvelé jusqu’en 2004 année au cours de laquelle il décida de ne pas renouveler son mandat.
Il fut à l’ origine des grandes réformes de cette institution financière. Il rédigea, les statuts et le règlement intérieur de la mutuelle, et proposa la création de plusieurs produits dont le produit phare de la mutuelle, le « prêt sur gage ». Il est à l’ origine de plusieurs reformes de l’institution notamment la création de la direction exécutive, l’achat du bâtiment qui abrite le siège de la mutuelle…Il participa à la mise en place de l’Union des mutuelles d’épargne et de crédit ya Komor en 2003 et apporta son expertise à la finalisation des statuts de cette nouvelle structure.
En 1999, il participa à la création de l’Association Gestionnaire Médico-sociale de Moroni qui a repris la gestion du Centre Médiale Urbain de Moroni qui était assurée à l’époque par une ONG saoudienne. Avec cette association, le CMU a connu un développement considérable caractérisé par la construction récente du nouveau bâtiment du CMU sis à Mboueni avec l’aide de la Banque Centrale des Comores à Mboueni. En 2002, il participa à la création de l’Observatoire des élections des Comores. Il présida cette association de 2002 à 2009.
Il contribua au rayonnement national et international de cette association qui compte actuellement près de 150 personnes et un personnel salarié. Grâce à ses activités de plaidoyer et à l’élaboration de plusieurs projets, l’association a bénéficié des fonds en provenance de différents partenaires au développement des Comores : l’Union Africaine, l’Union Européenne, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), l’Ambassade des Etats-Unis auprès de l’Union des Comores et la Commission de l’Océan Indien (COI). Les différents fonds obtenus ont permis de financer les missions de sensibilisation, d’observation et la tenue des ateliers de formation organisés par l’association. Sous sa présidence, l’association a publié près de 33 rapports portant sur ses missions d’observation et ses ateliers de formation. Elle a aussi mobilisé près de 67 millions de Fc au profit de l’association.
Amoureux de la presse et des nouvelles technologies de l’information, il contribua à la relance etàla création des revues, bulletins d’information et sites internet. Adolescent, il contribua à la rédaction du journal de l’association « Jeunesse musulmane » intitulé « Anour » et il tenait un hebdomadaire manuel qui résumait l’actualité internationale de la semaine intitulé « Actualités internationales ». Il est l’un des premiers adolescents comoriens à avoir publié des poèmes dans l’hebdomadaire « Jeune Afrique » (numéro spécial 1303-1304 date du 25 décembre 1985). Il relança sans succès la revue juridique et judiciaire « Wizani » en 1997.
Il créa les bulletins du CASM » Mnandi, de la Meck-Moroni « Meck-Moroni infos » et de l’Unicef Comores « Habari Za Unicef Comores ». Il a fait partie de l’équipe rédactionnelle de Mwezinet (Comores-online.com), l’un des premiers sites internet d’informations générales des Comores mis en ligne en 1998.En 2007, il lança le 1er site de droit des Comores, Comores-droit.com à l’ occasion de la célébration du 18eme anniversaire de la convention relative au droit de l’enfant. Ce site est le seul en son genre aux Comores, qui regroupe les principaux textes juridiques nationaux et internationaux qui sont en vigueur aux Comores.
Après 20 ans d’expérience professionnelle, Ismael SAADI demeure un « comoro-optimiste ». Il croit fermement au redressement et au développement de son pays. Par ComoresDroit