Notre pays s’apprêtait à donner une leçon de maturité démocratique au monde. Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce scrutin, ...
Notre pays s’apprêtait à donner une leçon de maturité démocratique au monde. Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce scrutin, un modèle à suivre pour le reste de l'Afrique continentale et du monde arabo-musulman.
Tandis qu’en Ouganda, les élections furent minées par les multiples arrestations du chef de l’opposition, et qu’en Centrafrique le processus électoral a tourné au drame et à l’affrontement communautaire. Le peuple comorien a fait preuve d’un esprit démocratique, qui doit être salué. Le dimanche, jour du scrutin, les citoyens se sont rendus aux urnes dans une atmosphère paisible, et avec une discipline, qui a surpris tous les observateurs internationaux. Le peuple avait fait son devoir. Il ne restait plus qu’à la CENI et aux autorités compétentes de faire le leur. Et ils ont échoué lamentablement. À l'instar d’un Ikililou Dhoinine gâchant la photo de la poignée de main historique entre Netanyahu et Abbas, la CENI a gâché la belle image que les Comores voulaient envoyer à la terre entière.
Le think-tank Comores-Développement garde son devoir de neutralité et son attachement aux institutions. Seule la Cour Constitutionnelle est habilitée à dire s'il y a fraude ou pas. Mais une chose est certaine, il y a des anomalies que personne ne pourra nier. Pourquoi y a-t-il une différence de plus de 4000 électeurs entre la liste de la CENI et celle de la CEII de Ngazidja? Comment peut-on obtenir 104%?
"Les chiffres sont comme les gens. Si on les torture assez, on peut leur faire dire n'importe quoi." disait Didier Hallépée, dans son livre "Les Divagations Du Mathématicien Fou". Il ne croyait pas si bien dire lorsqu'on analyse les résultats proclamés par nos commissions électorales. Des forces obscures défendant des intérêts autres que ceux de la nation comorienne, ont décidé de couvrir notre pays de honte et d’opprobre. L’honneur de la patrie ne pèse rien, face à l’appât du gain et leur avidité de pouvoir.
Nous devons présenter nos respects à ces candidats qui savent pertinemment qu’un recomptage des voix, ne leur sera d'aucune utilité, puisqu’ils n’ont obtenu que 1 ou 2 %. Mais qui ont bravé le danger, affronté des soldats armés jusqu’aux dents, non pas pour leurs intérêts personnels, mais pour que triomphe la démocratie comorienne. Une mention spéciale pour l'icône nationale Said Ali Kemal. Et pour Moinaecha Youssouf Djalali qui était au premier rang des manifestants, pendant que certains hommes se terraient de peur chez eux. Nous saluons le courageux Ibrahim Hissani Moubaba, les images le montrant défiant l'armée avec des "tirez! tirez!" resterons dans les archives nationales. Un jour une plaque commémorative portera les noms de tous ces leaders présents ce samedi, avec ces mots : « aux héros de la lutte pour la démocratie aux Comores, la nation reconnaissante ».
Par Comores Développement