Le 22 décembre 2015 nous avions publié un article intitulé " PLÉTHORE DE CANDIDATURES " dans lequel nous mettions en garde le cam...
Le 22 décembre 2015 nous avions publié un article intitulé "PLÉTHORE DE CANDIDATURES" dans lequel nous mettions en garde le camp Sambi qui se présentait à l'élection en ordre dispersé. Nous le déplorions en ces termes: "Que dire du rassemblement des patriotes RP qui s'était formé autour de Sambi? Rappelez-vous de l'ayatollah défilant dans les rues de Moroni soutenu par Larifou, Achirafi, et Fahmi. Ces 3 messieurs sont tous candidats. Si l'on ajoute celle d'Hamidou Bourhane, cela fait 5 candidatures pour Sambi et ses amis. Un émiettement de l'électorat qui risque de lui coûter cher. "
De gauche à droite, les anciens présidents Sambi et Azali |
Et notre prédiction s'est réalisée. ils ne seront pas au second tour. Juwa paie son incapacité à garder ses soutiens et former des alliances. Ils avaient toutes les cartes en main pour remporter aisément cette élection, car si vous additionnez les 14% de Fahmi, les 6% de Larifou, et les 5% de Bourhane Hamidou et les 2% d'achirafi. Vous atteignez 27%, très loin devant Mamadou.
Pour le second tour, il s'agit pour Juwa, de ne pas reproduire les mêmes erreurs. À la lumière des derniers événements, une recomposition rapide de la scène politique comorienne est inévitable. La seule chance de l'opposition passe par la formation rapide d'une coalition solide entre Sambi et Azali, pour éviter une énième impasse politique, et permettre un gouvernement stable, ne souffrant d'aucun déficit de légitimité. Il est dans l'intérêt de Juwa comme du CRC d'accepter une alliance et de se partager moitié-moitié les postes ministériels. On appelle ça faire contre mauvaise fortune bon coeur. Après tout il vaut mieux diriger les Comores à moitié que de se morfondre des années durant, dans une opposition impuissante.
Les gouvernements de coalition seront bientôt la norme dans le monde entier. L'Allemagne est l'exemple le plus éloquent. Les deux grands partis rivaux, le CDU-CSU et le SPD qui se livrent des batailles électorales acharnées, ont formé une alliance pour épargner à leur pays une instabilité politique. Résulat, l'Allemagne affiche une santé économique insolente et domine l'Europe dans tous les domaines. La Tunisie, pays de Moncef Marzouki le chef de la mission d'observation électorale de l'Union Africain, est gouvernée par une coalition comprenant aussi bien des membres du Parti laïque Nidaa Tounes que des personnalités du parti islamiste Ennahda.
Sans un pareil accord, Juwa et Crc signeront l'arrêt de mort des deux formations politiques.