L’impression générale se confirme : beaucoup prennent les élections comme des célébrations d’un grand mariage. Au début, les mariés ( ici l...
L’impression générale se confirme : beaucoup prennent les élections comme des célébrations d’un grand mariage. Au début, les mariés (ici les candidats) chuchotent à leurs proches leur projet de grand mariage. La seule condition : disposer de l’argent nécessaire. Donc au départ on informe et on sollicite. Puis viennent les festivités, la campagne. C’est le moment des chants à la gloire des mariés, des vœux d’avenir pour le couple. Et cela sans aucune considération de la réalité. Griots et courtisans se font du beurre en falsifiant les faits. N’est-ce pas l’image que donne la campagne ?
Imaged'archives ©habarizacomores |
Aucun candidat n’avance la moindre explication des maux qui rongent le pays. Pour guérir un malade, le médecin pose un diagnostic avant de prescrire des médicaments. Comment se fait-il que la corruption prenne autant d’envergure au point où quelqu’un qui a volé des centaines de millions, au vu et au su de tout le monde, qui a passé des mois en prison, puissent être élu député et bombardé questeur de l’Assemblée Nationale ? Comment comprendre que depuis 1996, le pays ne réussit pas à résoudre son problème énergétique, c’est-à-dire produire une centaine de Mégawatts/jour ? Comment comprendre que le seul Hôpital national du pays soit si délabré (on vient de passer au 3ème PASCO, projet pour la santé, dont le budget est chaque fois de plusieurs milliards de francs comoriens apportés par des bailleurs) ? Et les comment pourraient être multipliés ! Et comble du « ridicule » ne voilà-t-il pas ceux qui portent la responsabilité de cet état de fait pour avoir successivement dirigé ce pays depuis 40 ans qui se prévalent de leur expérience pour briguer les suffrages des électeurs ?
Pourquoi une telle mascarade ?
La première explication fondamentale doit être recherchée dans la population. Les Comoriens ne croient plus aux politiques. Ils n’attendent rien des élections. Bien sûr sur les places publiques, on dénonce cette multitude de candidats au « mangement », on déplore l’absence de projet et on ridiculise l’hameçonnage des promesses électorales mirifiques. Mais personne ne croit à un changement de cap, à une amélioration de la situation générale du pays. Alors certains essaient de tirer le maximum (période de récolte de la vanille disent-ils !), voire même cherche à se placer auprès du candidat le mieux placé pour bénéficier d’un travail après les élections.
La deuxième explication indexe les patriotes. Ils n'occupent aucune place sur la scène politique en tant que force constituée. Et cela dure depuis longtemps, contribue à répandre le pessimisme et laisse le champ libre aux « voyous de la République ». Le sursaut devrait commencer par-là, après les élections pour créer l’espoir de l’avenir.
Une issue de secours
Et oui elle existe. Personne n’y croyait mais elle a émergé. Le patriotisme des athlètes début août 2015 à Saint Denis a fourni la genèse. Un vieillard de la politique comorienne, a surgi d’on ne sait où, pour en porter le flambeau et des forces diverses se sont rassemblées pour créer le Mouvement du 11 août 2015 et réclamer des assises nationales dans l’objectif de définir les fondations de l’Etat. M Ali Bazi Sélim et ses partisans appellent à un sursaut national pour organiser une rencontre nationale d’envergure, sans exclusive, dont les conclusions s’imposeront à tous. Voilà la voie à suivre. La chance ultime du pays de changer de cap pour une gouvernance apaisée, rationnelle, respectueuse des lois qui est susceptible d’améliorer la vie des simples.
IL NE FAUT PAS LAISSER PASSER CETTE CHANCE.
Idriss (04/02/2016)