Les débats entre les candidats à l’élection présidentielle de l’Union des Comores du 21 février et 10 avril 2016, organisés par l’associati...
Les débats entre les candidats à l’élection présidentielle de l’Union des Comores du 21 février et 10 avril 2016, organisés par l’association Ngo’shawo se poursuivent à la salle Al-Kamar en présence d’un public studieux. Les choses sont merveilleusement bien organisées par les jeunes bénévoles de l’association : une sonorisation performante, un groupe électrogène en marche pour ne pas dépendre des délestages de la société comorienne de l’eau et de l’électricité et une société comorienne spécialisée en audiovisuel recrutée pour enregistrer tous les débats. Une logistique coûteuse (location de la salle, du groupe électrogène, paiement des prestations de la société de production…) prise en charge par l’Association Ngo’shawo qui ne bénéficie pas suffisamment de l’aide du pouvoir public, du secteur privé, des partenaires au développement et des acteurs politiques. Ces derniers brillent par leur absence à ces débats riches et captivants.
Ces débats qui sont organisés pour permettre aux candidats de mieux expliquer à la population leurs programmes sont justement séchés par certains candidats et les leaders politiques de pays. Ainsi, le Gouverneur de l’ile autonome de Ngazidja, Mouigni Baraka Said soilihi n’a pas jugé nécessaire de croiser le fer avec son prédécesseur Mohamed Abdouloihabi qui a débattu ce 13 février 2016 avec Allaoui Said Hamidou. En effet sur les 4 candidats programmés ce 13 février, seuls deux ont répondu à l’invitation de l’association Ngo’shawo. Mohamed Ali soilihi, le Vice-président candidat lui aussi n’a pas participé au débat du 11 février. Ainsi nos élus et surtout ceux qui sont au pouvoir ne jugent pas nécessaires de débattre devant leurs électeurs et leurs concurrents. Ils se contentent de leurs monologues devant leurs militants.
Le débat de ce 13 février 2016 a opposé le magistrat Mohamed Abdouloihabi et l’économiste Allaoui Said Hamidou qui a fait sensation. Dans le cadre de la relance économique afin de lutter contre la pauvreté, Allaoui Said Hamidou a déclaré son intention dès son accession à la magistrature suprême d’engager des actions en vue d’atteindre la souveraineté monétaire du pays quitte à sortir la zone France en cas d’échec de ses négociations avec la Banque Centrale européenne. Ces négociations selon Allaoui Said Hamidou, porteront sur le statut de la Banque Centrale des Comores et l’augmentation des administrateurs comoriens dans cette institution qui doivent passer de 4 à 10. Pour le candidat Abdouloihab, l’Economie a plus besoin de rigueur et de transparence. Il est prêt à augmenter les impôts pour financer ses chantiers tout en réduisant le train de vue de l’Etat.
Le débat du 14 février 2016 a opposé le candidat Mohamed Issimaila au candidat Mahazi, alias Ziko : un ancien Ministre de l’éducation nationale et un ancien syndicaliste de l’enseignement primaire. Les deux absents de ce rendez-vous étaient Assoumani Aboudou et Bourhane Hamidou. Des absents qui n’ont pas justifié leur désistement. Le candidat Mohamed Issimaila a dès le début de son intervention déploré le fait que l’Etat soit le plus grand employeur du pays. C’est le secteur privé qui doit être le moteur de la création de la richesse du pays a t-il affirme. Pour la premier fois depuis le lancement de ce débats, un candidat à l’élection présidentielle, en l’occurrence Mohamed Issimaila, a cité le nouveau code des investissements qui doit être respecte et par l’Etat et par les personnes qui bénéficient des exonérations prévues dans cette loi. Il a pris l’engagement d’élaborer un « pacte national de cohésion nationale » afin d’engager tous les acteurs étatiques et non étatique du pays dans me redressement du pays.
Mahazi alias Zico a pour souhaite relancer l’économie du pays par la création des coopératives agricoles et la réduction du train de vie de l’Etat. Il a milité aussi pour une lutte implacable contre la corruption et a accusé le secteur prive de saboter le système de santé du pays. Concernant la question de l’ile comorienne de Mayotte, il a pris el’ engagement d’inscrire dans la loi des finances une ligne budgétaire pour soutenir les patriotes installés à Mayotte qui militent pour l’intégration de cette ile dans son giron naturel.
Ce débat et celui du 13 février ont encore démontré, les limites de certains candidats, qui veulent accéder à la magistrature suprême et qui ne maitrisent pas le fonctionnement administratif et la situation économique du pays. Etre « Chef de l’Etat » ne s’improvise pas et notre pays continue d’être le pays des Présidents par « accident » ou par « défaut ». Par ComoresDroit